Paris : plusieurs centaines de personnes manifestent leur soutien aux migrants à Stalingrad
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté leur soutien, mercredi soir à Paris, aux migrants installés dans un vaste campement du nord-est de la capitale, qui doit être évacué cette semaine dans la foulée du démantèlement de la "Jungle" de Calais.
Scandant "So-, so-, solidarité", "Police, no!", migrants, manifestants et représentants d'associations ont réclamé le respect des "droits" des migrants. Ils ont défilé le long de l'avenue de Flandres en brandissant un tract signé "des demandeurs d'asile de Paris, quartier de Stalingrad", qui exigeait notamment "un logement pérenne", "la continuité de la procédure" de demande d'asile, ou encore "la non-expulsion des migrants". "Nous vivons là, c'est très difficile, il fait très froid", dit Mahmoud, Afghan de 24 ans. "Nous demandons au gouvernement de donner des logements et de faire avancer les demandes d'asile".
Le cortège, composé notamment d'Afghans, de Somaliens et de Soudanais comptait essentiellement des hommes. "On vit par terre dans le froid. Il n'y a pas grand monde qui vient nous aider. La police enlève les tentes. Avant, j'étais deux ans à Calais, j'ai eu beaucoup d'incidents avec la police. Je pensais que la police en France était bien", raconte Hussein, Somalien, depuis trois mois dans la capitale. Peu avant 21H00, les manifestants se dispersaient "dans le calme", selon la préfecture de police.
Lundi, une nouvelle opération policière pour contrôler les migrants et nettoyer le site a eu lieu dans ce campement du quartier de Jaurès-Stalingrad, où quelque 2.000 personnes selon les autorités ont trouvé refuge sur les trottoirs. "C'est un éternel recommencement: la police enlève tout, les migrants reviennent et se remettent au même endroit", dit Yasmine, une parisienne venue mercredi soir distribuer de la nourriture aux migrants.
Évacué à deux reprises en juillet et septembre, ce campement situé dans un quartier populaire s'est à chaque reformé et a grossi. Dans un communiqué, la préfecture d'Ile-de-France et l'Agence régionale de santé (ARS) ont évoqué mercredi "plusieurs milliers de personnes" sur le campement, où "une cinquantaine de cas suspects de varicelle ont été signalés". Selon plusieurs associations, le campement a notamment pris de l'ampleur en raison de flux venant de Calais où la "Jungle" a été démantelée la semaine dernière.
Samedi, le Premier ministre Manuel Valls a promis la "mise à l'abri" des occupants du campement, cette semaine. "Ces personnes vont bénéficier d’une mise à l’abri dans les jours qui viennent, organisée par les services de l'Etat" a confirmé mercredi la préfecture d'Ile-de-France. "Il faut organiser l'accueil et répartir l'effort au niveau européen. Ce n'est pas en démantelant qu'on règle le problème, les rafles ne font qu'accentuer la misère", a estimé Julien Bayou, porte-parole d'Europe Écologie Les Verts, qui a participé à la manifestation mercredi.
Pour empêcher la reconstitution à répétition des campements, la maire de Paris a décidé d'ouvrir prochainement un "centre d'accueil humanitaire" doté de 400 lits au départ. Il s'agit de prendre en charge les migrants avant de les répartir dans des Centres d'accueil et d'orientation (CAO) en régions, similaires à ceux qui ont accueilli les migrants de Calais.
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