Rennes : le Défenseur des droits saisi après des violences policières contre des manifestants et des journalistes
La violente charge des policiers contre une manifestation à Rennes qui a fait six blessés parmi les opposants à la loi Travail jeudi 2 fait toujours polémique. Le Club de la presse de Rennes et de Bretagne a condamné dans un communiqué "fermement ces atteintes à la liberté d'exercer son métier" et a décidé de saisir le Défenseur des droits après des violences policières contre des journalistes qui couvraient l'évènement.
"Ici, c’est le droit d’informer qui est délibérément attaqué", souligne le Club de la Presse de Bretagne, qui a alerté plusieurs fois ces dernières semaines les autorités sur "les menaces, insultes et intimidations" auxquelles doivent faire face les journalistes "de la part de la frange la plus radicale des opposants à la loi Travail".
Le SNJ (Syndicat national des journalistes), le SNJ-CGT et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont dénoncé dans un communiqué commun vendredi 3 le fait que "les journalistes sont devenus des cibles privilégiées, pour une partie importante des forces de l’ordre, coupables depuis début mars de nombreuses exactions, dans le cadre des manifestations contre la loi travail".
Du côté des politiques, la gauche a massivement reprouvé l'attitude des forces de l'ordre. "Les moyens affectés à l’état d’urgence servent à réprimer le mouvement social, ce qui constitue un très grave écart par rapport à l’éthique républicaine", ont affirmé les représentants locaux du Parti communiste dans un communiqué. Les écologistes ont appelé à "une stratégie de désescalade de la part des forces de l’ordre et des pouvoirs publics". La députée et maire de Rennes, Nathalie Appéré (Parti socialiste), a réagi sur Twitter: "une enquête doit établir les faits pour sanctionner tout manquement".
Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a fait avoir par son entourage qu'il est "bien sûr disponible pour recevoir les représentants" des journalistes. L'entourage du ministre a aussi fait valoir que "les policiers et les gendarmes qui garantissent le droit de manifester sont trop souvent soumis à un haut niveau de violence dans l’exercice de leurs missions".
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