Terrorisme : le djihadiste français Gilles Le Guen passe en jugement
Il s'agit du premier djihadiste français arrêté à l'étranger à passer devant la justice. Gilles Le Guen, de son nom de guerre Abdel Jelil, comparaît ce lundi et mardi devant le tribunal correctionnel de Paris. Il devra répondre d'association de malfaiteur en lien avec une entreprise terroriste. Il encourt une peine de dix ans de prison.
Il avait été interpellé en avril 2013 par les forces françaises présentes à Tombouctou (Mali) dans le cadre de l'opération Serval. Remis aux autorités maliennes, il avait été extradé puis immédiatement arrêté à son retour en France. L'homme se présentait comme le porte-parole du groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans plusieurs vidéos où il apparaissait affublé d'un turban noir et d'une tunique beige devant le drapeau noir du djihad, une kalashnikov posée à ses côtés.
Dans ces vidéos, il mettait en garde "les présidents français, américain" et l'ONU contre une intervention militaire au Mali. Le sexagénaire y expliquait aussi sa conversion, "d'origine française, je vis à Tombouctou depuis deux ans avec ma femme et mes cinq enfants. Depuis 30 ans, j'ai fait mon chemin dans l'islam… Etant officier de marchande entre 25 et 40 ans, j'ai été confronté au commerce et à la politique internationale". Selon les autorités maliennes, Gilles Le Guen aurait épousé les idées d'Aqmi lors de son arrivé dans le nord du Mali vers 2008.
En novembre 2012 notamment, Gilles Le Guen avait été fait prisonnier durant quelques jours par les responsables d'Aqmi à Tombouctou, certains le soupçonnant d'être un espion à la solde des services de renseignements français. Selon d'autres sources, il aurait été arrêté parce qu'il se serait interposé pour empêcher des djihadistes de malmener des femmes.
Lors de son arrestation en 2013, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, l'avait décrit comme "un paumé qui devient terroriste".
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