Trafic d'influence : deux anciens grands flics, Squarcini et Flaesch, toujours en garde à vue
Deux anciens grands flics - l'ex-patron du renseignement intérieur Bernard Squarcini et l'ex-chef de la police judiciaire parisienne Christian Flaesch - sont toujours en garde à vue ce mardi 27 au matin à vue dans une enquête pour trafic d'influence.
Cette enquête a été ouverte à Paris après la découverte de documents saisis lors de perquisitions en avril au domicile parisien de Bernard Squarcini et au siège de sa société dans le cadre de trois enquêtes dont celle sur les accusations de financement libyen de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2007, a-t-on appris de sources proches de l'enquête.
Les deux ex-flics qui ont aujourd'hui quitté la police nationale pour se lancer dans le privé étaient entendus lundi soir dans les locaux de la division nationale de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices".
Très peu d'informations ont filtré sur cette enquête, traitée dans la plus grande discrétion par les "boeuf-carottes". Frédéric Péchenard, ex-patron de la police nationale et directeur général du parti Les Républicains, a affirmé lundi soir sur iTELE qu'il apportait son "soutien plein et entier" à MM. Squarcini et Flaesch, assurant ne "connaître absolument pas le fond du dossier".
M. Squarcini, 60 ans, premier patron de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, devenue DGSI) lors de sa création en 2008 et proche de Nicolas Sarkozy, a été longtemps considéré comme un as du renseignement. Mais sa réputation a été écornée par des accusations de "cabinet noir", qu'il a réfutées.
Surnommé également "le Squale" ou "Squarc" dans la police, ce fils de policier, petit-fils de berger corse, avait auparavant été nommé patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST) en juin 2007, après avoir été numéro 2 des Renseignements généraux (RG). Aux RG, M. Squarcini était reconnu comme le spécialiste incontesté du terrorisme, qu'il soit basque, islamiste ou corse. Il avait été écarté de ses fonctions à la DCRI en mai 2012, après l'arrivée de la gauche au pouvoir.
Deux ans plus tard, en avril 2014, il a été condamné à 8.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Paris, qui l'avait reconnu coupable d'avoir réquisitionné illégalement les factures téléphoniques détaillées ("fadettes") d'un journaliste du Monde.
L'ancien patron du 36, quai des Orfèvres Christian Flaesch, aujourd'hui directeur général sûreté-sécurité du groupe Accor, a été interpellé lundi à son domicile parisien, où une perquisition a été menée. "Un traitement exceptionnel pour un ancien grand patron de la police", a soufflé une source policière.
Fin décembre 2013, Christian Flaesch avait quitté son poste de chef de la PJ parisienne après une mise en garde du parquet général de la cour d'appel de Paris à propos d'un appel qu'il avait passé à son ancien ministre de tutelle, Brice Hortefeux, au cours duquel il semblait lui indiquer comment préparer une audition dans un des dossiers judiciaires mettant en cause également Nicolas Sarkozy.
L'ancien préfet de police de Paris Michel Gaudin, autre très proche de Nicolas Sarkozy, a pour sa part été entendu en audition libre par l'IGPN dans cette même enquête, et une perquisition a été menée à son domicile, selon une source proche du dossier.
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