Tuerie du Bataclan : ce qu'ont dit les djihadistes le soir du 13 novembre
Cinq mois après les attentats de Paris, lors desquels 90 personnes sont décédées au Bataclan, le contenu d'un enregistrement audio, perdu par un spectateur, a été dévoilé ce vendredi par Le Parisien. Ce précieux document, retrouvé au premier étage de l'établissement et remis à la justice par les enquêteurs de la police criminelle, dévoile en intégralité les mots prononcés par les djihadistes le soir de la tuerie dans la salle de concert parisienne. La bande son du dictaphone, couplée aux enregistrements audio de la police, couvre ainsi la totalité de l'attaque: "soit 2 heures 38 minutes et 44 secondes de pur cauchemar", a précisé le quotidien.
La première voix saisie par l'enregistrement audio fait froid dans le dos: "planquez-vous!", cri ainsi un spectateur par réflexe. A cet instant, il est 21h47, l'heure où les terroristes pénètrent dans la salle. Après 7 minutes de carnage, où les coups de feu ne s'arrêtent pas, les trois assaillants se mettent à donner des ordres aux spectateurs. "Lève-toi ou je te tue", lance l'un d'entre eux tandis qu'un autre, identifié par les enquêteurs comme étant Samy Animour, profère à son tour des menaces: "couché ou j'tire".
"Vous bombardez nos frères en Syrie et en Irak. Pourquoi on est ici nous? On est venus jusqu'en Syrie pour vous faire la même chose", assure un assaillant. "Nous, on est des hommes, on vous bombarde sur terre. On n'a pas besoin d'avion, nous. Voilà, vous avez élu votre président Hollande, voilà sa campagne. Remerciez-le", poursuit un autre avant de mettre en garde ses victimes: "celui qui essaie de faire le justicier, je le tue". De là, alors que les tirs se poursuivent, un terroriste prend à nouveau la parole pour clamer "l'heure de la revanche est arrivée". C'est alors que les assaillants revendiquent clairement leur appartenance à l'Etat islamique. "Vous connaissez Daech? Daech, c'est l'Etat islamique. Ils sont partout, en France, aux Etats-Unis. On va frapper partout".
Rapidement, un policier de la BAC parvient à entrer dans l'enceinte de l'établissement. Face à cette intrusion, Samy Amimour le menace: "casse-toi, casse-toi enfoiré!". Le policier lui tire alors dessus. La ceinture explosive de l'assaillant se déclenche au même moment, faisant encore plus de dégâts. Ismaël Omar Mostefaï et Foued Mohamed-Aggad décident alors de monter au balcon de la salle où ils prennent une dizaine de personnes en otage. Ils se servent d'un homme pour communiquer avec les forces de l'ordre. "On est en prise d'otages. Ils ont des ceintures explosives. Ne venez surtout pas sinon ils font tout péter", explique-t-il aux policiers de la BRI qui viennent d'arriver.
Au même moment, vers 22h15, les policiers d'élite, renforcés par les hommes du RAID, progressent mais rencontrent plusieurs difficultés, compliquant leur intervention. Un des policiers se fait alors repéré par un des terroristes: "Arrête-toi! Casse-toi. Je fais sauter les otages". Face au danger imminent, il obéit et fait demi-tour. Plus d'une heure plus tard, l'assaut est donné, mettant fin au cauchemar.
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