Un an après l'accident de TGV en Alsace, deux témoins se souviennent
Il y a un an jour pour jour avait lieu "un accident apocalyptique", selon les mots de la ministre de l'Environnement Ségolène Royal. Une rame d'essai d'un TGV déraillait à Eckwersheim (Bas-Rhin), à 20 km au nord de Strasbourg, faisant 11 morts 42 blessés. Quelques heures avant la cérémonie d'hommage aux victimes qui aura lieu ce lundi 14 dans l'après-midi sur les lieux du drame, deux témoins de l'accident se souviennent. Ils ont tout raconté à France Bleu Alsace.
Robert Pfrimmer, l'ancien maire d'Eckwersheim, qui habite tout près du lieu de l'accident, se rappelle avoir vu des "wagons (...) éparpillés dans les prés" et avoir parlé au premier passager descendu du train. "On roulait trop vite", lui aurait dit l'homme. Raphaël Ebersold qui passait en voiture avec son frère quand le déraillement a eu lieu se souvient quant à lui avoir "entendu un gros bruit". "En tournant la tête, j'ai vu un gros champignon de fumée. Evidemment, au lendemain des événements de Paris, on a cru que c'était des attentats. En se rapprochant, on a vite vu que c'était un déraillement. On s'est rendu tout de suite sur les lieux et on a rapidement constaté qu'il y avait du monde à bord. Ce qui m'a surtout marqué, ce sont les enfants (quatre enfants étaient à bord du train, NDLR). Une petite fille est sortie à l'arrière du train, elle n'arrêtait pas de dire : +où est mon papa, où est mon papa?+ Il était blessé à la tête", raconte celui qui, avec son frère, a aidé "quatre ou cinq personnes" à sortir de la rame avant l'arrivée des secours.
Pour les blessés et les proches des onze tués, l'accident a entraîné un "choc psychologique très lourd", car "personne dans cette rame, pas même le personnel n'avait le sentiment d'être exposé à un risque", avait plus tard expliqué Me Claude Lienhard, avocat de la famille de l'une des victimes. Puis, en février, le Bureau d'enquête sur les accidents de transport terrestre avait établi que "la vitesse excessive" était la cause "unique" du déraillement du train à l'entrée de la courbe au niveau du canal de la Marne au Rhin. Ce dernier avait abordé le virage à 265km/h soit 89 km/h au-dessus de la valeur préconisée à cet endroit. Le rapport d'étapes des experts judiciaires avait ensuite conforté cette analyse en mettant en évidence des "erreurs de calcul" dans la détermination des points de freinage et "une mauvaise évaluation" de la marge de ralentissement au moment de l'essai.
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