Alerte de l’ANSM sur les pilules Lutéran et Lutényl
l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) invite les femmes qui ont pris Lutéran et Lutényl à faire vérifier d’éventuels symptômes neurologiques. Ces deux pilules contraceptives et leurs génériques augmenteraient le risque de méningiome, une tumeur du cerveau.
Nouveau scandale du côté de la pilule contraceptive. Après l’affaire des pilules de 3e et 4e générations, accusées d’être liées à des risques d’accidents vasculaires cérébraux (AVC), deux pilules progestatives, Lutéran et Lutényl, inquiètent l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
En juin dernier, l’ANSM a ainsi publié une mise en garde concernant ces deux pilules et leurs génériques. Elles augmenteraient le risque de méningiome, une tumeur du cerveau bénigne dans la plupart des cas. Cette alerte était basée sur une étude épidémiologique menée sur plus de 3 millions de patientes par Epi-Phar. « Plus on prend le traitement longtemps à dose élevée, plus le risque est important », explique Isabelle Yoldjian, cheffe du pôle gynécologie de l’ANSM, interviewée par 20 minutes. « En clair, une femme qui prend ces traitements plus de six mois risque environ 3,3 fois plus de développer cette maladie qu’une femme qui ne le prend pas. A partir de cinq ans, le risque est multiplié par 12,5 pour le Lutényl, et par 7 pour 3,5 ans sous Lutéran. »
Appel aux femmes ayant pris Lutéran et Lutényl
Les recommandations d’Isabelle Yoldjian sont claires : « Les femmes qui ont pris le traitement pendant de nombreuses années doivent vérifier qu’elles n’ont pas de symptômes neurologiques. Si c’est le cas, ou si elles ont plus de 35 ans et qu’elles prennent ces médicaments depuis plus de cinq ans, les professionnels de santé doivent leur proposer de réaliser une imagerie cérébrale. »
Aujourd’hui, l’Agence nationale de sécurité du médicament lance également un appel à contributions pour que toutes les femmes qui ont pris ces contraceptifs puissent parler de leur expérience et de leurs inquiétudes. Les patientes ont jusqu’au 30 septembre pour se signaler à l’Agence.
Une consultation publique se déroulera en outre le lundi 2 novembre 2020 sur la chaîne YouTube de l’ANSM. Elle permettra aux patientes concernées de mieux connaître les différentes situations dans lesquelles Lutényl et Lutéran sont utilisés en France, les pratiques médicales associées ainsi que les attentes des patientes et des professionnels de santé quant à ces traitements. « L’objectif étant que les femmes pour lesquelles ces traitements sont justifiés puissent continuer à en bénéficier », peut-on lire sur le site de l’ANSM.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.