Vaccination ciblée ou protection généralisée contre la grippe ? une question de santé publique ou une question de chiffres ?

Auteur(s)
FranceSoir
Publié le 21 septembre 2020 - 18:13
Image
Vaccin contre la grippe, une campagne automnale
Crédits
GEORGES GOBET / AFP
Vaccin
GEORGES GOBET / AFP

La position des autorités sanitaires s’agissant de la vaccination antigrippale se heurte aux avis des médecins mais aussi de certains députés. Qui doit être vacciné contre la grippe en 2020 ?

Le 13 octobre prochain, la campagne de vaccination commencera officiellement en France métropolitaine. Et déjà sent-on les prémices de ce qui pourrait bien constituer un nouveau couac dans la gestion politique de la crise sanitaire du coronavirus.

La vaccination antigrippale, un nouveau « geste barrière » ?

Chaque année, la grippe tue des milliers de personnes en France (en moyenne, une dizaine de milliers de décès sont comptabilisés chaque année) et engorge les services d’urgence (entre 2 et 6 millions de personnes contractent le virus de la grippe chaque année).  Avec la crise du coronavirus, les urgences hospitalières connaissent depuis des semaines une tension difficilement supportable, et si le pic grippal devait s’y rajouter, la saturation serait vite atteinte. Se faire vacciner contre la grippe représenterait donc ainsi un geste barrière à double effet : limiter le nombre de passages aux urgences et faciliter le diagnostic médical en écartant la grippe pour les patients infectés du Covid-19. C’est le message porté par la majorité des médecins depuis le début du mois de septembre et relayé, ce dimanche 20 septembre, par une tribune de 75 députés LAREM, publiée dans le Journal du Dimanche.

Les Autorités Sanitaires ne partagent pas cette vision, en ciblant prioritairement les personnes fragiles et le personnel de santé pour cette campagne antigrippale. Ces personnes fragiles ou à risques regroupent les 13 millions de personnes de plus de 65 ans et les presque 11 millions de personnes souffrant d’affection de longue durée (ALD) (Chiffres Améli 2017).

La direction générale de la santé (DGS) s’appuie sur un avis rendu en mai dernier par la Haute Autorité de la Santé (HAS) pour justifier sa position.  Dans cet avis, la HAS souligne :

« Il n’y a pas d’argument actuellement justifiant un élargissement de la population cible »

Mais avec une quinzaine de millions de doses de vaccin, les autorités sanitaires ne veulent aussi pas prendre le risque d’élargir la vaccination à l’ensemble de la population, sous peine de causer une pénurie. Un dilemme, qu’il faudra résoudre rapidement puisque la campagne antigrippale commence dans quelques jours seulement.

Les principales catégories de personnes à vacciner selon la HAS :

  • Les personnes de plus de 65 ans,
  • Les femmes enceintes,
  • Les patients atteints de pathologie chronique,
  • Les personnes obèses (IMC > 40 kg/m2),
  • Les entourages des nourrissons de moins de 6 mois présentant des risques, et ceux des personnes immunodéprimées,
  • Les patients des établissements de soins de suite ou des établissements médicosocial d’hébergement,
  • Les professionnels de santé,
  • Les professionnels, en contact régulier et prolongé avec des personnes à risque.

À LIRE AUSSI

Image
Un biologiste travaille sur un test salivaire "rapide" EasyCov, développé par le laboratoire Sys2Diag, le 30 avril 2020 à Montpellier
Feu vert pour les tests salivaires
De nouveaux types de tests de dépistage de la Covid-19 vont faire leur apparition, suite à l’avis favorable de la Haute autorité de santé : les tests salivaires. Mais ...
21 septembre 2020 - 14:10
Société
Image
Rentrée masquée pour tous dans une école à Lille le 1er septembre 2020
Le protocole change encore dans les écoles
Deux mille classes fermées en France, ça commence à faire beaucoup. Et cela ne risquait pas de s’arranger avec la multiplication des cas positifs à la Covid-19… Mais l...
21 septembre 2020 - 13:02
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.