Une antenne-relais 4G débranchée pour surveiller la santé d'un troupeau en Haute-Loire
Les antennes-relais sont une préoccupation pour beaucoup de Français, qui se méfient des conséquences sanitaires de ces infrastructures. À Mazeyrat-d'Allier (Haute-Loire), Frédéric Salgues, éleveur, a vu la production de lait de ses vaches diminuer suite à l'installation d'une antenne-relais 4G près de chez lui. Il a même perdu une quarantaine de ses animaux dans les jours qui ont suivi. Suspectant l'infrastructure d'être la cause de ses maux, il en a demandé la suspension.
Compte tenu de ces incidences, le tribunal a donné trois mois à l'État et aux opérateurs, pour procéder à l'interruption pendant deux mois de l’antenne, période pendant laquelle l'expert judiciaire surveillera le développement de l'état du cheptel et des vaches laitières.
Orange, Free et Bouygues Télécom signalent l’absence d'élément scientifique
Le maire de Mazeyrat-d'Allier, Philippe Molhérat, a constaté l’état alarmant du troupeau et a exprimé son inquiétude par rapport à une potentielle "catastrophe sur le plan humain", selon BFM TV. Les 1 500 habitants du village sont également inquiets. De leur côté, les entreprises de télécommunications (comme Orange, lors de sa défense devant le tribunal) pointent le manque de données scientifiques liant santé animale et champs électromagnétiques.
Du côté de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire), on déclare ne pas disposer d’expertise sur l’impact des ondes électromagnétiques diffusées par les antennes relais sur les animaux d’élevage. Enfin, selon l’Agence nationale des fréquences, qui a mesuré l’exposition du site en juillet 2021, les niveaux d’exposition sont faibles, de 0,79 V/m (volt par mètre, l’unité de mesure servant à estimer l’intensité d’un champ électrique). L’expertise qui surveillera le comportement des animaux pendant la suspension de l'antenne permettra d'en savoir davantage.
Une contestation auprès du Conseil d'État
Selon un porte-parole de la fédération des télécoms, les quatre opérateurs Orange, Bouygues Télécom, Free et SFR ainsi que l'État, ont formé un pourvoi en cassation auprès du Conseil d'État pour contester la suspension de l’antenne. Les opérateurs soutiennent que cette mesure privera environ 450 foyers d'accès aux numéros d'urgence et de la possibilité de télétravailler.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.