AVC : repérer et traiter les signes permettrait d'en éviter la moitié
Traiter le mal avant qu'il ne frappe. L'idée est simple mais serait loin d'être suffisamment appliquée aux AVC selon une étude internationale publiée jeudi 21 dans le New England Journal of Medicine. Selon ces recherches coordonnées par un Français -le Pr Amarenco, chef de service à l'hôpital Bichat (XVIIIe arrondissement de Paris),- la prise en charge rapide des personnes présentant des signes annonciateurs d'un accident vasculaire cérébral permettrait de réduire de moitié la survenue d'un AVC.
Ces signes sont appelés "accident ischémique transitoire" (AIT) et apparaissent avant un AVC dans un quart des cas. Ils sont les mêmes que ceux d'un AVC mais ne durent qu'un moment. Il peut s'agir de la faiblesse, de l'insensibilité, voire de la paralysie d'un membre ou du visage, de difficultés d'élocution, de la perte partielle ou totale de la vue ou encore d'un trouble de l'équilibre.
Des symptômes préoccupants mais qui ne dure au maximum que quelques minutes et n'inquiètent donc pas outre mesure les malades. Pourtant, avant 2003 et la création d'un centre "SOS AIT" à l'hôpital Bichat, 12% à 20% des personnes touchées faisaient ensuite un AVC dans les trois semaines.
" Jusqu’alors, quand les patients faisaient un AIT, ils étaient envoyés aux urgences de l’hôpital, mais comme leurs symptômes avaient disparu, ils étaient renvoyés chez eux, puis adressés à leur médecin traitant. Les examens prescrits étaient réalisés dans les 15 jours suivants. Entretemps, bien des patients faisaient un AVC", explique au Monde le Pr Amarenco.
Entre 20% et 25% des patients se présentant à ce centre spécialisé dans les AIT sont immédiatement hospitalisés. Les autres sont renvoyés chez eux avec un traitement préventif. Des données qui témoignent de l'utilité de ces traitements qui permettraient selon l'étude de réduire de 80% les risques d'AVC ultérieur.
Mais à ces chiffres impressionnants s'oppose celui du nombre de ces centres. Il n'en existe que deux en France (Paris et Toulouse) quand 200 ont été créés au Royaume-Uni depuis 2008. Le but de cet étude est donc également d'alerter sur la nécessité de créer de telles structures.
En France, les accidents vasculaires cérébraux sont la troisième cause de décès après les cancers et les maladies cardiovasculaires (dont les affections des artères coronaires). De nombreuses personnes en sortent également handicapées. En 2010, quelque 130.000 Français ont été touchés, ce qui représente un AVC toute les quatre minutes. Une journée de mondiale de la prévention des accidents vasculaires cérébraux aura par ailleurs lieu jeudi 29.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.