Démence et pollution : les phtalates responsables de la maladie à Corps de Lewy ?
Les microplastiques qui nous entourent sont-ils (aussi) responsables de certaines formes de démence ? C’est l’hypothèse émise par des chercheurs du CNRS de Strasbourg qui pointent du doigt les phtalates bis, omniprésents dans notre environnement depuis des décennies.
La micropollution plastique est-elle responsable de certaines formes de démence ? C’est en étudiant les origines de la maladie à Corps de Lewy, peu connue mais pourtant deuxième cause de démence neurodégénérative après la maladie d'Alzheimer, qu’une équipe du CNRS basé à l’Université de Strasbourg, ont émis cette hypothèse. Les résultats de leur étude ont été publiés dans le Journal of Neurology, Neurosurgery & Psychiatry.
Créés dans les années 1920, les phtalates bis sont partout autour de nous
En analysant le liquide céphalo-rachidien (ce fluide directement en contact avec le cerveau) de personnes malades et en le comparant à celui d’autre patients, ils ont trouvé des taux de phtalate bis (couramment appelé DEHP) sensiblement plus élevés. Ce micropolluant est un plastifiant très utilisé dans l’industrie et se trouve un peu partout dans notre environnement (matériaux de construction et d’ameublement, produits ménagers, emballages alimentaires, produits cosmétiques ou encore jouets et matériel médical). Le DEHP est déjà connu pour ses effets toxiques sur les systèmes endocrinien et reproducteur. Ses effets nocifs sur le système nerveux central ont également été soupçonnés, précise l’étude, en particulier au cours du développement neuropsychologique des enfants. Ils pourraient entraîner des troubles neurocognitifs et autistiques.
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La maladie à Corps de Lewy, proche de Parkinson et d'Alzheimer
La maladie à Corps de Lewy est une affection dont les mécanismes sont très proches de ceux de la maladie de Parkinson, que l’on sait notamment liée à l’exposition aux pesticides, précisent les auteurs de l’étude. Au départ, les scientifiques avaient donc recherché des traces de ces pesticides dans le liquide-céphalo-rachidien des malades. Mais les taux ne s'étaient pas révélés anormaux.
La maladie à Corps de Lewy entraîne des troubles cognitifs (altération de la mémoire et des facultés intellectuelles, troubles de l'attention notamment), des toubles moteurs (raideurs, ralentissement, chutes), des variations des fonctions vitales (telles que la fréquence cardiaque), des hallucinations ou encore des troubles importants du sommeil et des symptômes dépressifs tardifs.
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