Journée mondiale de lutte contre le Sida : l’épidémie oubliée ?

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FranceSoir
Publié le 01 décembre 2020 - 15:17
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Des chercheurs travaillent sur le virus du SIDA dans une université de Philadelphie (Etats-Unis), le 31 juillet 2014
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© WILLIAM THOMAS CAIN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives
La Recherche avance, mais les fonds se font plus rares
© WILLIAM THOMAS CAIN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives
C’est une maladie qui a tué 32,7 millions de personnes dans le monde, dont 690 000 en 2019, et dont on ne guérit toujours pas. C’est un virus encore synonyme d’exclusion sociale et de discriminations pour les personnes séropositives.
 
On peut sincèrement remercier France 3 d’avoir diffusé lundi soir le film « 120 battements par minute », qui retrace le combat de l’association Act Up dans les années 90, et pour la qualité du débat qui a suivi. Une soirée marquant les trente ans de la lutte contre le Sida, animée par la journaliste Carole Gaesler :
 
« Le monde ne s’arrête pas à l’urgence du Covid (…) La Journée mondiale de lutte contre le Sida va être minée par les chiffres du Covid, mais il y a 6000 contaminations par le VIH tous les ans »
 
Présente sur le plateau, la virologue Françoise Barré-Sinoussi, qui faisait partie de l’équipe ayant découvert le VIH en 1983, préside aujourd’hui l’association Sidaction. 
 
Le prix Nobel de médecine appelle à la remobilisation :
 
« Beaucoup pensent que le sida est devenu une pathologie chronique comme une autre, mais si les traitements sont performants, cela reste un virus dont on ne guérit pas »
 
Traitement à vie
 
Aucun vaccin n’a encore été trouvé, la Recherche, exclusivement tournée sur les besoins des patients, se poursuit et les progrès ont déjà été considérables. Les traitements de trithérapie, apparus en 1996, ont rendu possible la vie avec le VIH. 
 
Aujourd’hui, ils permettent de faire diminuer la charge virale à un niveau indétectable, les personnes séropositives soignées ne transmettent plus le virus. Et leur espérance de vie est désormais identique à celle d’une personne non infectée. 
 
Mais pour les patients, cela signifie aussi un traitement à vie. Il n’y a pas de rémission. Tout arrêt de ce traitement provoque une réactivation du virus, du risque de transmission, et potentiellement de développement en maladie, le sida.
 
Dans une interview à 20 minutes, Françoise Barré-Sinoussi rappelle encore que seulement 67% des 38 millions de personnes infectées dans le monde disposent d’un traitement. 
 
Discriminations
 
L’importance de la protection, avec un préservatif lors des rapports sexuels et par les tests de dépistage, de l’information et de la sensibilisation, restent des points cruciaux. Il en est un autre, celui du regard de la société sur les personnes séropositives.
 
Ce mardi 1er décembre, des associations saisissent le Conseil d’Etat pour faire cesser « la discrimination des personnes vivant avec le VIH par l’Etat français ». Dans une tribune publiée par Libération, un collectif rappelle notamment que :
 
« Ces personnes [les « PVVIH »] sont exclues du recrutement ou renvoyées de la police, de la gendarmerie, de l’armée et des pompiers si l’Etat apprend leur statut virologique »
 

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