Le coronavirus à Marseille, c’est aussi une bataille de chiffres
Auteur(s)
FranceSoir
Publié le 25 septembre 2020 - 18:36
Image
Crédits
© LUCAS BARIOULET / AFP
L'AP-HM a lancé une grande campagne de recrutement de soignants : les hôpitaux manquent aussi de personnels
© LUCAS BARIOULET / AFP
La décision gouvernementale de placer Marseille en zone d’alerte maximale, comme la Guadeloupe, semble reposer sur la tension hospitalière et le pourcentage de patients Covid dans les services de réanimation.
Les chiffres fournis par les autorités sanitaires concernent l’ensemble du département des Bouches-du-Rhône, et non la seule métropole marseillaise. Au 24 septembre, ils annonçaient 113 patients en réanimation, contre 105 au 19 septembre, pour une capacité de 300 lits dédiés à la Covid-19.
Hospitalisations à Marseille
En ce qui concerne plus précisément Marseille, 40 des 45 lits de réanimation Covid disponibles dans ces établissements sont occupés. 212 lits– contre 139 il y a quinze jours – peuvent accueillir des patients Covid hors réanimation dans les quatre établissements AP-HM. Une quarantaine ne sont pas occupés.
L’IHU Méditerranée Infection annonce de son côté avoir toujours des lits Covid vides. Le nombre de patients pris en charge serait passé de 120 au 1er septembre à 70 par jour au 24 septembre. A noter qu’il s’agit de malades ne nécessitant pas de soins intensifs.
Une question de mutation ?
Ce vendredi, le professeur Raoult s’est exprimé sur Twitter pour défendre sa position :
« Aujourd’hui, les données de Santé Publique France ne sont pas en mesure de justifier la moindre panique concernant la circulation du virus à Marseille »
Il illustre son tweet de données comparatives avec… Paris sur la semaine du 15 au 21 septembre. Le taux d’incidence était alors de 209,7 dans les Bouches-du-Rhône contre 231,3 à Paris et 102,7 en moyenne nationale. Le taux de positivité des tests PCR était de 8,3% dans le département, 10,4% dans la capitale, 6,5% au niveau national.
Les mesures mises en place au 15 septembre par la préfecture et les élus locaux semblent avoir porté leurs fruits. Mais du côté du ministère on semble surtout craindre une hausse des hospitalisations, qui surviennent généralement dans les dix à quinze jours après la contamination.
Cette hypothèse est battue en brèche du côté de l’IHU, Philippe Parola, bras droit de Didier Raoult, expliquant que le Sars-Cov-2 est aujourd’hui « d’une sévérité moindre » et que sa diversité est devenue très importante. « Il y a de nombreux mutants ».
Or la mutation du virus, Olivier Véran ne veut toujours pas en entendre parler.
DERNIERES NOUVELLES DE MARSEILLE
Visite ministérielle - Le ministre de la Santé était attendu ce vendredi après-midi à la Timone, l’un des quatre hôpitaux de l’AP-HM. Quelques centaines de personnes, cafetiers et restaurateurs, sous la bonne garde d’un cordon de CRS, constituaient le comité d’accueil. Olivier Véran s’est bien gardé de passer par la porte principale et sa visite fut de courte durée.
Lettres parlementaires - De leur côté, les députés LREM des Bouches-du-Rhône ont adressé un courrier au ministre lui demandant de réévaluer ses décisions. « Pour que les mesures gouvernementales puissent s’appliquer pleinement, elles doivent être acceptées par la population et les élus locaux ».
Arrêté préfectoral – La préfecture des Bouches-du-Rhône publie sur son site internet l’information concernant les restrictions qui doivent entrer en vigueur ce samedi 26 septembre. Mais à 16h ce vendredi, l’arrêté qui les entérine n’était toujours pas paru.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.