L'endométriose favoriserait le risque de fausses couches
Alors que les femmes qui souffrent d'endométriose sont déjà exposées aux douleurs pelviennes pendant les règles et les rapports sexuels ainsi qu'au risque d'infertilité, il sembleraient qu'elles soient également plus sujettes aux fausses couches. C'est le malheureux constat d'une étude parue dans l'édition de mai de la revue Human Reproduction et publiée sur le site de l'Inserm (Institut de la santé et de la recherche médicale).
A l'hôpital Cochin, l'équipe du Pr Charles Chapron a étudié les questionnaires préopératoires de 750 femmes suivies au service de gynécologie pour une intervention bénigne. Il leur était demandé si elles étaient déjà tombées enceintes, si elles avaient subi une fausse couche, si elles avaient présenté des troubles d'infertilité ou si elles avaient déjà eu recours à une fécondation in vitro. Pendant l'opération, 284 d'entre elles ont été diagnostiquées comme souffrant d'endométriose. Les chercheurs ont alors constaté "l’existence d’un sur-risque de fausse couche précoce au premier trimestre de grossesse en cas d’endométriose", explique le Dr Pietro Santulli à l'origine de l'étude.
Après avoir mis de côté les facteurs extérieurs pouvant favoriser une fausse couche, les chercheurs ont observé que 29% des femmes atteintes d'endométriose avaient déjà connu un avortement spontané, contre 12,3% chez les sujets sains. Et l'écart se creuse encore davantage quand les femmes ont présenté des troubles de la fertilité pendant au mois un an. Dans ce cas la moitié des malades sont victimes de fausses couches contre 30% chez les autres.
"Cette étude est une première étape qui devrait susciter d’autres études fondamentales et cliniques sur l’impact de l’endométriose en cas de grossesse", explique Pietro Santulli. "Un voeu déjà exaucé", se félicite l'Inserm, annonçant le lancement d'un programme de recherche à l'hôpital Cochin. Portant sur 1.500 femmes il a pour but d'étudier l'impact de l'endométriose sur différents paramètres de la grossesse et ses complications, dont le risque de prématurité. "Il est grand temps d'en savoir plus sur cette maladie fréquente (l'endométriose touche près d'une femme sur dix en âge de procréer), mais qui reste pourtant encore largement méconnue, y compris du corps médical", conclut l'Inserm.
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