Les risques d'AVC augmenteraient avec les horaires de travail
Le travail, c'est la santé. Avec modération en tout cas, à en croire une vaste étude internationale pilotée par l'University College de Londres et publiée ce jeudi 20 dans la revue médicale britannique The Lancet. Selon ces recherches, les horaires de travail à rallonge entraîneraient un accroissement des risques d'affections des artères coronaires (trois vaisseaux qui recouvrent la surface du cœur) et surtout d'accidents vasculaires cérébraux (AVC).
Plus de 600.000 personnes originaires d'Europe, des Etats-Unis et d'Australie ont été suivies pendant sept à huit ans. Aucune ne présentait de signe de maladies cardiovasculaires au début de l'étude, laquelle dit avoir tenu compte des comportements à risque (tabagisme, consommation d'alcool, sédentarité…).
Ainsi, une personne qui travaille plus de 55 heures hebdomadaires aurait 33% de risques en plus de faire un AVC, et 13% de risques en plus de développer une maladie coronarienne qu'une personne qui travaille entre 35 et 40 heures par semaine.
Ce temps de travail est bien supérieur à la durée moyenne en France de 37,3 heures en 2014, selon les chiffres de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques, un programme des Nations unies). Mais il est largement pratiqué dans certains milieux professionnels ou dans les pays étrangers. Ainsi, 8,7% des salariés français travaillent plus de 50 heures par semaine, ce qui les place en neuvième position, loin derrière les Turcs (43%).
De plus le risque d'AVC n'augmente pas brutalement à partir de 55 heures hebdomadaires. Dès la fourchette des 41 à 48 heures, l'étude constate une hausse des risques de 10%, et de 27 % sur la tranche 49 à 54 heures.
Certes, il est difficile d'invoquer le risque de maladies cardiovasculaires pour demander à son patron une baisse de son temps de travail. Mais les personnes travaillant de longues heures sont invitées à compenser par l'activité physique et une alimentation plus saine.
En France, les accidents vasculaires cérébraux sont la troisième cause de décès après les cancers et les maladies cardiovasculaires (dont les affections des artères coronaires). En 2010, quelque 130.000 Français ont été touchés, ce qui représente un AVC toute les quatre minutes.
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