Novartis, Roche et Genentech, trois laboratoires condamnés pour des pratiques abusives
L’amende est inédite, puisqu’elle atteint presque 445 millions d’euros. Après une enquête longue et difficile, l’Autorité de la concurrence a condamné les 3 laboratoires.
L’Autorité de la Concurrence a condamné trois grands laboratoires pour pratiques abusives, soulevant interrogations et doutes à un moment où ces laboratoires rivalisent d’efforts pour mettre au point le vaccin contre le coronavirus.
Progrès scientifiques vs recherche de profit
Cette troublante histoire remonte au début des années 2000, lorsque la firme Genentech, la filiale américaine du laboratoire Roche, met au point un anticancéreux, l’Avastin. Rapidement, les médecins observent que l’Avastin a des effets bénéfiques pour le traitement de la DMLA (Dégénérescence liée à l’âge).
En touchant environ 8 % de la population, la DMLA reste la cause la plus fréquente des trouble de la vision chez les personnes âgées.
Cependant, ces mêmes laboratoires commercialisent, à partir de 2007, un traitement spécifique à la DMLA : Le Lucentis, dont le laboratoire Novartis assure la commercialisation en Europe. Aussi, lorsque les autorités sanitaires françaises décident d’étudier officiellement les effets de l’Avastin, les trois laboratoires s’efforcent alors d’empêcher cette utilisation dans le traitement de la DMLA. Pour ces laboratoires, l’intérêt économique est évident puisque si la dose d’Avastin est facturée quelques dizaines d’euros (entre 30 et 40), le Lucentis, lui, est facturé 1161 € par injection.
8 ans d’enquête pour une condamnation exemplaire
C’est cette « position dominante », que l’Autorité de la Concurrence a condamné Novartis à une amende de 385 millions d’euros et Roche à près de 60 millions d’euros. Il aura fallu 8 ans d’enquête pour mettre fin à cette situation, connue de tous puisque l’Italie avait déjà condamné les mêmes laboratoires pour les mêmes faits à 182 millions d’euros d’amende en 2014. Dans sa communication, l’Autorité de la concurrence souligne, que l’amende infligée aux laboratoires correspond au maximum légal, de quoi faire réfléchir les autres acteurs du marché.
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