Sida : un vaccin testé à Marseille donne des résultats encourageants
Voilà qui est très encourageant. Neuf personnes atteintes du sida ont réagi de façon très favorable à un vaccin thérapeutique nommé Tat OYI, révèle ce mardi La Provence. A tel point qu'elles "auraient atteint la première étape vers la guérison du Sida". "Autrement dit, la présence de cellules infectées dans leur sang est devenue totalement indétectable", précise le quotidien selon qui il s'agit d'une première mondiale. Exception faite du "patient de Berlin", seul homme au monde à avoir guéri du sida en 2007.
Tat OYI cible la protéine TAT du virus VIH qui entrave le fonctionnement du système immunitaire. Pendant un an et dans le plus grand secret, au centre d'investigation clinique de l'hôpital de la Conception à Marseille, les docteurs Erwann Loret et Isabelle Ravaux ont injecté le vaccin trois fois à des doses différentes à 46 volontaires atteints du VIH depuis une dizaine d'années et sous trithérapie. Cette dernière a ensuite été interrompue et les patients ont été mis en observation.
Résultats: neuf malades ont très bien répondu au vaccin. Toute trace de cellule infectée avait en effet disparu de leur sang. Le traitement avait également empêché l'augmentation des cellules infectées dans leurs cellules sanguines. Sans vaccin, la disparition des cellules infectées dans le sang nécessiterait au moins 70 ans de trithérapie, lourde d'effets secondaires, note La Provence. Les neuf patients qui ont répondu au traitement ont ensuite été remis sous trithérapie. Aujourd'hui, leur suivi se poursuit. Deux ans après l'arrêt du traitement, les cellules infectées restent indétectables dans le sang de deux d'entre eux.
Depuis trente ans, il y a eu 200 essais de vaccins contre le sida. Car les trithérapies ne suffisent pas: elles bloquent le développement du virus sans permettre une guérison définitive. En effet, une fois le traitement arrêté, le VIH redevient destructeur. En outre, elles "entraînent de lourds effets secondaires (maux de tête, vomissements, fatigue, perte de poids, accès de fièvre, diarrhées et problèmes de peau, lipodystrophie)", rappelle La Provence. Si le Tat OYI est le premier vaccin à tenter l'interruption du traitement avec succès, il s'agit encore de déterminer quelle dose sera la plus efficace. Selon les résultats, les recherches s'orienteront ensuite vers un traitement court et définitif ou à long terme en complément ou en remplacement de la trithérapie.
Les travaux des docteurs Erwann Loret et Isabelle Ravaux devraient être publiés "ces jours-ci" dans la revue américaine Retrovirology.
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