Un nouveau contraceptif masculin promet 1 injection pour 13 ans d’effets
Une nouvelle méthode de contraception masculine a été mise au point en Inde. Sans effets secondaires, elle consisterait en une injection unique… efficace 13 ans.
Les chiffres du Planning familial - cités le 25 septembre dernier, dans l’émission « Pas son genre » diffusée sur France Inter - sont éloquents : « Sur les 21 000 consultations autour de la contraception, 200 environ concerne la contraception masculine. C'est très peu : on est sur un rapport de 2 à 1000. »
Pas de doute, aujourd’hui encore, la contraception reste une affaire de femmes. Marginale en France, la vasectomie — opération mineure qui consiste à couper et bloquer les canaux déférents qui transportent les spermatozoïdes à partir des testicules - concerne moins d’1% des hommes. Les méthodes de contraception hormonale masculine restent elles aussi confidentielles, tout comme « la méthode thermique » via un slip chauffant ou un anneau « Andro-switch », qui consiste à remonter les testicules à la base de la verge, pour augmenter leur température et arrêter naturellement la production de spermatozoïdes.
Une injection pour bloquer le mouvement des spermatozoïdes
Des recherches menées en Inde par le Dr RS Sharma pourraient cependant faire avancer les choses du côté de la contraception masculine. La méthode mise au point par l’équipe du Dr Sharma s’appelle RISUG (Reversible Inhibition of Sperm under Guidance) et se présente sous la forme d’une injection à réaliser directement dans le canal déférent. Le produit injecté bloquerait le mouvement des spermatozoïdes, empêchant ainsi la fécondation de l’ovule. Une seule injection serait suffisante pour une efficacité de 13 ans.
Réalisée sous anesthésie locale en une quinzaine de minutes, l’injection présenterait pas ou peu d’effets secondaires. L’opération serait également réversible : si le patient souhaite finalement procréer, une seconde injection permettrait d’annuler les effets du produit.
Le nouveau contraceptif du Dr Sharma n’est pas encore commercialisé, mais les tests préliminaires obligatoires ont été réalisés avec succès. « Le produit est prêt, nous attendons seulement les approbations réglementaires auprès des autorités indiennes. Les essais sont terminés, y compris la phase 3 des essais cliniques prolongés, pour lesquels 303 candidats ont été recrutés, avec un taux de succès de 97,3% », précise le médecin. A titre comparatif, la pilule contraceptive féminine affiche une efficacité proche de 99,7% et le stérilet en cuivre est efficace à 99,4%.
Si le produit est approuvé, il pourrait être mis sur le marché au cours du premier semestre 2021.
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