Zika et microcéphalie : un risque de 1% au premier trimestre de grossesse
Plusieurs incertitudes demeurent sur les conséquences du virus Zika, mais les scientifiques de l'institut Pasteur pensent avoir fait un nouveau pas. Ils sont en effet parvenus à quantifier le risque qu'un nouveau-né souffre de microcéphalie lorsque sa mère a été contaminée, mais aussi quelle période de la grossesse présente le plus de risque.
Selon ces recherches basées sur une modélisation mathématique, le risque que le fœtus soit touché par cette malformation est de 1% lorsque la mère a été contaminée dans les trois premiers mois de sa grossesse. Il s'agirait de la période la plus critique bien que le risque existe tout de même lors des six derniers mois. En temps normal, cette malformation apparaît dans 0,02% des cas, 50 fois moins souvent.
Ces résultats ont été obtenus grâce aux données compilées lors de l'épidémie de Zika en Polynésie française. Elle avait en effet frappé l'archipel dès 2013, et s'y est depuis terminée, offrant aux scientifiques de nombreuses informations à étudier.
"Ce risque (de 1%) semble faible, comparé à ceux d'anomalies congénitales que présentent d'autres infections virales", remarque l'étude publiée mardi 15 dans la revue médicale The Lancet. A titre de comparaison, le risque de conséquences graves pour le fœtus lorsque la mère contracte la rubéole durant le premier trimestre est de 38% à 100%, de 10% pour le parvovirus B-19 (infection des cellules sanguines), de 13% pour le cytomégalovirus.
Toutefois, si le risque est faible, le nombre de personnes infectées par le virus Zika dans les zones à risque est, lui, très important. S'il est difficile d'établir avec précision un taux de personnes infectées, notamment parce que les symptômes sont le plus souvent bénins, l'InVS estiment que 60% à 70% de la population polynésienne a été contaminée.
Durant près de deux ans d'épidémie, 7 cas de microcéphalie y ont été attribués au Zika pour une population d'environ 270.000 habitants. A l'échelle de la population de France métropolitaine, cela représenterait plus de 1.500 cas en deux ans. Toutefois, l'InVs juge "très limité" le risque que l'Europe puisse connaître une épidémie comparable.
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