Cerveau et intelligence : pas une question de taille
Il va falloir trouver une autre expression que "grosse tête" pour désigner une personne brillante. Selon une étude internationale coordonnée par l'université de Vienne publiée dans la revue Neuroscience & Biobehavioral Reviews, la science aurait surestimé le lien qui existe entre la taille du cerveau et les performances intellectuelles d'un individu.
Un lien qui a la vie dure depuis 150 ans. Certes, l'être humain n'est pas le mamifère au plus gros cerveau, loin de là. Celui de l'éléphant pèse environ 5 kilos contre environ 1,35 kilo pour un homme, celui du cachalot environ 9 kilos. En revanche, le rapport entre la taille du cerveau et celle de son porteur est nettement en faveur de l'homme. Un brin de sexisme a également pu se cacher dans ce préjugé, puisque les hommes ont une cervelle plus imposante que celle des femmes.
Grâce aux méthodes modernes d'étude non-invasive du cerveau, notamment l'IRM (Imagerie par résonnance magnétique) et à la compilation de 88 études sur le sujet, l'équipe scientifique a pu observé 8.000 cerveaux différents. Les participants ont été soumis à un test d'intelligence. L'équipe a même noté que les personnes disposant du plus gros cerveau ont eu des résultats inférieurs à la moyenne.
Les chercheurs n'excluent pas totalement la taille du cerveau comme facteur d'intelligence, mais elle aurait un rôle bien moindre que "l’agencement du cortex, du mésencéphale (ou cerveau moyen, NDLR) et du cervelet ainsi que la bonne connexion de la matière blanche et de la matière grise", selon le Docteur Jakob Pietschnig, à la tête de l'étude. Mieux vaudrait donc une tête bien organisée qu'une grosse tête.
Pour en témoigner, on peut aussi s'intéresser au plus célèbre cerveau de l'Histoire: celui d'Albert Einstein. Il a été conservé, découpé, analysé, photographié (sans l'accord de son propriétaire) après la mort du physicien en 1955. Les différents médecins qui l'ont observé ont constaté avec surprise qu'il était légèrement plus petit que la moyenne (1.230 grammes). En revanche, il présentait une organisation plus complexe, notamment dans les zones permettant le raisonnement, les capacités mathématiques et la vision dans l'espace.
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