L'Univers se meurt à petit feu
L'équipe internationale de scientifiques est formelle: l'Univers est en train de mourir. Alors pourquoi ne voit-on pas encore de panique dans les rues, les océans bouillonner et une pluie de météorites enflammées s'abattre sur nous? Parce que cela se produit à l'échelle de milliards d'années d'une part, et parce que c'était inéluctable.
La centaine de chercheurs, de plus de 30 universités australiennes, européennes et américaines, qui ont collaboré à cette étude coordonnée par le Centre international de recherches radioastronomiques (Icrar), de l'Etat d'Australie occidentale, ont utilisé sept télescopes parmi les plus perfectionnés du monde afin d'étudier l'énergie provenant de pas moins de 200.000 galaxies. Selon eux, cette énergie est deux fois moindre que celle émise il y a encore deux milliards d'années.
En effet, de l'énergie est constamment libérée dans le cosmos lors de la fusion d'éléments comme l'hydrogène et l'hélium, notamment lors de la naissance d'étoiles. Mais une grande partie de celle qui circule est encore un résidu du Big Bang qui aurait créé l'Univers il y a près de 14 milliards d'années. Ce qui commence à dater. Et le rythme de la création de nouvelles étoiles est en déclin.
Quelle que soit la longueur d'onde utilisée pour les mesures, la production d'énergie dans l'Univers ralentit. Mais s'il décline, il ne semble pas pour autant condamné à une mort qui ne laisserait que le néant. Simon Driver, membre de l'équipe de recherche, y voit plus "une vieillesse qui durerait pour toujours. (…) L'Univers s'est écroulé sur son sofa, a ramené la couverture à lui et s'apprête à dormir d'un sommeil éternel". Il crée moins d'étoiles qu'il n'en perd. A long (mais alors très long) terme, il devrait devenir inexorablement de plus en plus vide.
Le phénomène ne s'analyse donc pas au regard du grain de poussière que représente la Terre et l'humanité dans l'immensité de l'Espace. Mais les scientifiques espèrent trouver dans cette découverte des moyens de comprendre la formation des galaxies. Leur étude a été réalisée dans le cadre du projet international Gama (Galaxy and Mass Assembly), le plus vaste jamais lancé sur l'étude des longueurs d'ondes.
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