Autoroutes : vers la résiliation des concessions ?
Le bras de fer s'intensifie. Après les déclarations d'Emmanuel Macron, début novembre, et de Ségolène Royal, mardi 16, réclamant une baisse des tarifs des péages, c'est désormais un rapport parlementaire, présenté ce mercredi à l'Assemblée nationale, qui vient nourrir le débat.
Le député PS rapporteur de la mission d'information, Jean-Paul Chanteguet, y préconise la "dénonciation des contrats en cours" entre l'Etat et les sociétés concessionnaires d'autoroutes. Il appelle même le gouvernement à "agir très vite" et même avant la fin de cette année. En effet, le rachat de ces concessions ne peut se faire qu'au 1er janvier de chaque année, moyennant un préavis d'un an.
Invoquant la "mécanique implacable" de ces contrats, le député explique que sans une remise à plat totale, passant par une dénonciation, il sera très difficile d'en renégocier les clauses, notamment celles concernant les hausses tarifaires.
De leur côté, les sociétés d'autoroutes se disent prêt à s'assoir à la table des négociations, mais réclament en échange un allongement de la durée des concessions qui leur sont accordées.
Une exigence qui ressemble fort à un marché de dupes: Le Parisien révélait récemment que lors des négociations sur un grand plan travaux de 3,2 milliards d'euros sur les réseaux autoroutiers, les sociétés concessionnaires ont obtenues une rallonge de deux à quatre ans qui devrait leur rapporter… près de 15 milliards. Une somme qui plus est "nette", c'est-à-dire une fois payées les charges d'exploitation.
Toutefois, pas de quoi crier à la nationalisation. Dans son rapport, Jean-Paul Chanteguet précise bien que le but n'est pas de faire retomber dans le giron de l'Etat les autoroutes (ce qui pourrait d'ailleurs coûter jusqu'à 40 milliards d'euros), mais bel et bien la "renégociation intégrale" des clauses.
L'objectif finale du gouvernement est ainsi de "rendre aux automobilistes un peu de justice et d'équité tarifaire", comme l'a expliqué Ségolène Royal, face à des tarifs au péage augmentant bien plus vite que l'inflation et des marges injustifiées.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.