Grippe aviaire : la fermeture des usines de foie gras va faire monter les prix
C'est une mesure radicale et inédite: pour tenter d'endiguer l'épidémie de grippe aviaire qui sévit dans le sud-ouest de la France depuis de longs mois, les autorités ont décidé de la fermeture des abattoirs et usines de foie gras de 18 départements de la zone*. La mesure, en vigueur depuis lundi 2 et jusqu'au 15 août, déstabilise toute la filière et pourrait se répercuter sur les consommateurs.
Ce sont ainsi pas moins de 4.000 élevages et sites de transformation représentant plus de 5.000 emplois directs, selon le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog), qui vont être mis à l'arrêt pendant les quatre prochains mois sur décision des autorités sanitaires confirmée par un arrêté gouvernemental publié en février dernier. Une décision radicale justifiée par l'ampleur de l'épizootie de H5N9 qui frappe le Sud-Ouest, où près de 80 foyers infectieux ont été recensés ces six derniers mois.
Une catastrophe pour les producteurs, à l'image de la coopérative Palmagri qui, citée par La Croix, détaille que sa quinzaine de salariés est au chômage technique et assure qu'elle va perdre "un quart de (son) chiffre d’affaires". Au total, le Cifog estime que le "vide sanitaire massif" va entraîner 140 millions d'euros de perte pour la filière, soit 15% de son chiffre d'affaires annuel. Sans compter les dépenses que tous vont devoir consacrer pour que les exploitations et autres sites d'abattage ou de transformation soient mis au niveau des nouvelles normes en préparation. Le ministère de l'Agriculture a promis 130 millions d'euros d'aides pour compenser les pertes liées aux mesures sanitaires liées à l'épidémie en cours.
Le consommateur également pourrait pâtir des ravages liés au virus H5N9, non transmissible à l'Homme selon l'Anses. Quelque neuf millions de palmipèdes made in France vont ainsi faire défaut sur le marché hexagonal, soit un quart des volumes. "Le prix de vente au public du foie gras sera nécessairement orienté à la hausse", prévient ainsi Christophe Barrailh, éleveur cité par Le Figaro.
Un effet qui devrait rester limité pour les acheteurs peu regardants, notamment par un accroissement des importations de Bulgarie ou de Roumanie par exemple, mais qui pourrait être bien plus sensible pour ceux tenant à acheter français. D'autant que la pénurie devrait être toujours perceptible pendant la prochaine période des fêtes de fin d'année.
*Sont concernés les départements d'Aquitaine, de Midi-Pyrénées, la Corrèze, la Haute-Vienne ainsi que plusieurs communes de l'Aude et du Cantal.
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