Invalides : Schiappa comprend "l'envie de faire la fête" mais "le virus est toujours là"
La ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa a rappelé dimanche à l'intention des jeunes que "le virus est toujours là", tout en disant comprendre leur "envie de faire la fête", après des soirées géantes aux Invalides à Paris, interrompues par les forces de l'ordre.
"La situation s'améliore, la vaccination avance (...), mais le virus est toujours là, la pandémie existe encore, donc il y a besoin de respecter les mesures sanitaires" a expliqué Mme Schiappa sur Europe 1, en soulignant "qu'il reste encore 12.000 personnes en ce moment qui sont hospitalisées parce qu'elles souffrent de formes graves de Covid-19".
"Je comprends et je partage évidemment l'envie de ces jeunes et ces personnes de se retrouver et de faire la fête", a-t-elle glissé auparavant. "Je vois à quel point la jeunesse a fait des sacrifices."
Selon elle, l'évacuation de l'esplanade des Invalides par la police samedi soir "a pris du temps parce que l'idée était justement de faire le moins possible usage de la force en essayant de faire en sorte qu'il n'y ait pas de débordement".
Pour Mme Schiappa, il s'agit maintenant de "trouver les voies et moyens - avec les concerts, avec les événements sportifs, avec d'autres choses - que cette fête puisse avoir lieu dans le respect des mesures sanitaires".
Pour sa part, le patron de LFI Jean-Luc Mélenchon a estimé sur LCI que "plus personne ne comprend rien à la signification des consignes données", citant le couvre-feu à 23H00. "La pulsion de vie est toujours la plus forte" en faveur des sorties selon lui.
Et d'ajouter: "Peut-être faut-il se poser la question de lever le couvre-feu". C'est ce que prévoit le gouvernement pour le 30 juin.
Les jeunes fêtards rencontrés par l'AFP sur place samedi avaient souvent moins de 18 ans et certains exprimaient leur besoin de se défouler après l'examen du bac et plus d'un an de pandémie.
Vendredi et samedi, ils se sont rassemblés par centaines sur les grandes pelouses des Invalides (VIIe arrondissement), pour des soirées "Projet X", du nom d'un film américain de 2012 centré sur une fête de jeunes qui tourne mal. Ils ont dansé, le plus souvent agglutinés sans masque et sans respecter les gestes barrières, avant d'être dispersés par les gaz lacrymogènes de la police. Pendant l'évacuation, des projectiles ont visé les forces de l'ordre.
Interrogé par l'AFP dimanche, le parquet de Paris a confirmé avoir ouvert "dès samedi une enquête du chef de +mise en danger de la vie d'autrui+, à laquelle a été jointe une seconde enquête ouverte dimanche du même chef".
Les investigations, qui visent à identifier les organisateurs en vue d'éventuelles poursuites pénales, ont été confiées au commissariat du VIIe arrondissement de Paris.
Samedi soir, la soirée sur l'esplanade a donné lieu a au moins quatre interpellations, selon la préfecture de police de Paris, qui a appelé à la responsabilité dimanche sur Twitter.
Les forces de l'ordre ont dû intervenir dans la nuit de samedi à dimanche pour d'autres attroupements festifs dans la capitale.
Vers minuit, les policiers sont ainsi intervenus au square Tino-Rossi (Ve arr.) où se trouvaient 250 personnes. Vers 1H00 du matin, "300 à 400 personnes présentes place Jussieu (Ve arr.) ont été évacuées sans incident" et vers 2H00, 200 à 300 personnes présentes dans le jardin du Carrousel près du Louvre (Ier arr.) ont dû être évacuées par des policiers, qui ont été pris à partie, selon une source policière.
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