L'expulsion du complotiste français Rémy Daillet s'enlise à Singapour

Auteur:
 
Par M. Jegathesan - Kuala Lumpur (AFP)
Publié le 13 juin 2021 - 11:18
Image
Vue du squat où la petite Mia et sa mère ont été retrouvées, le 18 avril 2021 à Saint-Croix, en Suisse
Crédits
© Fabrice COFFRINI / AFP/Archives
Rémy Daillet, le 2 février 2009 à Villemur-sur-Tarn
© Fabrice COFFRINI / AFP/Archives

Le Français Rémy Daillet, soupçonné d'être mêlé à l'enlèvement de la petite Mia, et sa famille, expulsés dimanche de Malaisie en direction de la France, n'ont pas embarqué pour Paris après une escale à Singapour où la compagne du complotiste a été hospitalisée.

"Ils sont à Singapour, ils ne sont pas dans l'avion", a déclaré à l'AFP Me Jean-Cristophe Basson-Larbi. Léonie Bardet, la compagne de M. Daillet, enceinte, "est hospitalisée, nous avons des craintes pour le bébé" et "M. Daillet et ses enfants sont sous la responsabilité des services de police de Singapour", a-t-il ajouté.

Une source malaisienne a confirmé à l'AFP que Rémy Daillet, sa compagne et ses trois enfants de 17, 9 et 2 ans "n'ont pas embarqué" dans le vol AF257 qui devait décoller de Singapour à 14H35 GMT (22H35 locales).

"La femme a été admise à l’hôpital en disant avoir des douleurs", a précisé cette source.

"M. Daillet ne sera pas en France demain (lundi)", a également confirmé à l'AFP le procureur de la République de Nancy François Pérain, en charge de l'affaire Mia.

Selon l'avocat de la famille, Léonie Bardet dispose de plusieurs certificats médicaux "qui attestent unanimement que sa santé ne lui permet pas de prendre l’avion".

Rémy Daillet et sa famille ont été arrêtés fin mai sur l'île touristique malaisienne de Langkawi où ils résidaient. Leurs visas ayant expiré, la Malaisie a procédé à leur expulsion.

Rémy Daillet fait par ailleurs l'objet d'un mandat d'arrêt international émis par un juge d'instruction de la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Nancy.

Il est soupçonné, selon M. Pérain, d'être l'"animateur" présumé de la "mouvance" anti-système des ravisseurs de la petite Mia, enlevée mi-avril dans les Vosges et retrouvée quelques jours plus tard en Suisse.

- Coup d'Etat populaire -

La fillette, âgée de 8 ans, résidait chez sa grand-mère quand elle avait été enlevée par plusieurs hommes issus de cette mouvance, à la demande de la mère de l'enfant.

Celle-ci n'avait alors plus le droit de voir sa fille seule, ni de lui parler au téléphone.

Dans une vidéo mise en ligne après l'enlèvement de la fillette, Rémy Daillet avait tenté de se justifier. Sans évoquer nommément Mia, il réfutait le terme d'enlèvement.

Dans d'autres vidéos plus anciennes, il soutenait l'idée d'un coup d’Etat populaire et se disait opposé aux impôts, aux vaccins, aux masques ou à la 5G. Il prônait par ailleurs l'éducation des enfants par leurs parents à la maison.

En quelques années, cet ancien membre du Modem, parti dont il avait été exclu en 2010, était ainsi devenu une figure du mouvement complotiste.

- Neuf mises en examen -

Dans l'affaire Mia, neuf personnes au total, dont la mère de la fillette, ont déjà été mises en examen et huit d'entre elles ont été placées en détention provisoire.

La justice française s'interroge aussi sur le rôle de Rémy Daillet dans une autre affaire, celle d'un couple qui vivait en vase clos dans le Doubs (Est) et s'était retranché à son domicile en novembre, refusant de confier ses quatre enfants aux assistantes sociales comme le demandait un juge.

C'est au contact d'un certain "Rémy, vivant en Malaisie, ancien membre du Modem", que le couple aurait décidé de déscolariser ses enfants puis de se couper du monde.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

26/12 à 14:34
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.