Mises en cause de la justice : des tribunaux font "portes ouvertes"

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Par AFP - Paris
Publié le 29 juin 2021 - 12:09
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Des syndicats de magistrats, avocats et greffiers organisent une journée "portes ouvertes" dans certains tribunaux pour "répondre à toutes les questions" des citoyens, après les attaques visant l'inst
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© REMY GABALDA / AFP/Archives
Des syndicats de magistrats, avocats et greffiers organisent une journée "portes ouvertes" dans certains tribunaux pour "répondre à toutes les questions" des citoyens, après les at
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Des syndicats de magistrats, avocats et greffiers organisent ce mardi une journée "portes ouvertes" dans certains tribunaux pour "répondre à toutes les questions" des citoyens, après les attaques et accusations de laxisme de l'institution judiciaire ces derniers mois.

Une trentaine de juridictions sont mobilisées, notamment à Paris, Marseille, Bordeaux, Toulouse, Saint-Malo, Béthune, Nancy et Clermont-Ferrand.

Dans la plupart, des stands sont installés. Magistrats, avocats et greffiers sont disponibles pour expliquer leurs métiers ou orienter ceux qui souhaiteraient assister à des audiences.

"Après les mises en cause réitérées et souvent violentes de l'institution judiciaire dans les médias par certains syndicats, politiques et autres +chroniqueurs+, l’idée est d'inviter nos concitoyens à se faire une idée par eux-mêmes, en assistant à des audiences, et/ou en échangeant avec des professionnels, sur ce qu'ils ont vu ou de façon plus générale sur nos métiers et nos conditions d'exercice", explique Ludovic Friat, secrétaire général de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire).

Egalement derrière l'appel le Syndicat de la magistrature (SM), le Syndicat des greffes de France-FO, ainsi que le Conseil national des barreaux (CNB, regroupant les 70.000 avocats français), la conférence des bâtonniers et le Syndicat des avocats de France (SAF).

Mais les syndicats reconnaissent avoir eu du mal à mobiliser, avec du personnel "essoré", croulant sous le travail à terminer avant la trêve judiciaire estivale.

Au tribunal judiciaire de Paris, le stand, peu visible dans la salle des pas perdus, n'a reçu mardi matin la visite que d'une dizaine de personnes, "principalement des étudiants en droit", reconnaît un avocat.

Au tribunal de Marseille, une dizaine de magistrats, greffiers et avocats attendent les rares visiteurs dans une salle d'audience. Des affichettes donnent le ton: "au tribunal de Marseille, les effectifs quotidiens sont de 397 fonctionnaires au 1er juin 2021 au lieu des 416 que doit compter la juridiction".

Un retraité, englué dans un divorce compliqué, évoque avec une juge d’instruction le problème des délais, lui qui a fini par en vouloir à la justice comme "suprastructure". La magistrate Clara Grande, aussi déléguée du SM, l’écoute attentivement et lui parle du manque de moyens de la juridiction de Marseille et "surtout (du manque) de temps".

Malgré la faible affluence, Isabelle Fernandez, secrétaire régionale de l'Unsa, estime que "ce type de journée devrait être institutionnalisée": "nous sommes un service public, nous avons une obligation de rendre des comptes aux citoyens".

Habitués à la discrétion et au silence, les magistrats de la Conférence des premiers présidents de cour d'appel s'étaient insurgés dans une tribune fin mai des "outrances" ayant visé la justice ces derniers mois. Ils faisaient référence, sans les nommer, à l'affaire du verdict de Viry-Châtillon, à l'affaire Sarah Halimi ou à la manifestation des syndicats de policiers devant l'Assemblée nationale, avec son slogan choc "le problème de la police, c'est la justice".

A Bobigny, des copies de cette tribune seront distribuées avant les audiences de mardi après-midi.

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