Bébé secoué dans le Doubs : l'assistante maternelle acquittée
Une assistante maternelle de 56 ans accusée d'avoir mortellement secoué un bébé a été acquittée par la Cour d'assises du Doubs vendredi soir, au terme de trois jours d'audience.
Les jurés ont prononcé l'"acquittement au bénéfice du doute" de Colette Dartevel, poursuivie pour "violences ayant entraîné la mort, sans intention de la donner", suivant les plaidoiries de ses avocats, Mes Marjorie Weiermann et Jérôme Pichoff.
Persuadé qu'un "acte volontaire violent a donné la mort à Tony Girardet", le ministère public, représenté par Alexandra Chaumet, avait requis cinq ans d'emprisonnement.
Le matin du 18 octobre 2010, ce bébé de quatre mois faisait la sieste chez sa nourrice lorsqu'elle l'a entendu hurler. "C'était un cri que je n'ai jamais entendu, un hurlement, que j'ai toujours dans la tête, qui m'a fait peur", s'est rappelé Colette Dartevel devant la cour.
"Je l'ai pris, il était tout blanc, tout mou, je me suis dit +il fait un malaise+", a-t-elle ajouté.
Devant les enquêteurs, elle avait indiqué l'avoir bougé de bas en haut pour le réanimer - "mais pas un geste brusque", avait-elle assuré - avant d'appeler le docteur qui pensait à une mort subite du nourrisson, rattrapée grâce aux gestes de la nourrice.
Dans le box des accusés, vendredi, l'ancienne nourrice, qui comparaissait libre, est restée murée dans le silence quand l'avocate des parents, Me Christine Mayer-Blondeau, lui a demandé des explications. Elle a juste murmuré: "Je l'ai pas secoué, je l'ai pas secoué".
"Soit elle n'a rien fait, soit elle a fait des gestes de secours et il n'y a pas l'ombre d'une violence de la part de Mme Dartevel", a plaidé Me Pichoff, soulignant le profil "irréprochable" de cette "nounou exceptionnelle".
Hospitalisé, le petit Tony était décédé deux mois plus tard de plusieurs lésions intracrâniennes.
Me Weiermann a mis en avant que "les éléments médicaux ne permettent pas de dire que Tony est mort du symptôme du bébé secoué" avec certitude.
Si des médecins qui ont défilé à la barre pendant trois jours d'audience privilégient la thèse du "bébé secoué", certains n'excluent pas "d'autres causes", car "on a jamais de certitude en médecine" et "il y aussi des choses qu'on ne connaît pas encore", a fait valoir l'avocate.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.