Birmanie : au moins 19 morts dans des combats avec des rebelles (armée)
Des combats entre des militaires et la rébellion armée ont fait au moins 19 morts samedi en Birmanie, selon le bilan de l'armée de ce pays en proie à de nombreuses guérillas ethniques, dont celle des musulmans rohingyas dans l'ouest du pays.
"Dix-neuf personnes ont été tuées dans des combats" dans le nord de la Birmanie, près de la frontière avec la Chine, a affirmé une source militaire interrogée par l'AFP.
"Il y a 24 blessés, hommes et femmes", a-t-il précisé.
Les combats ont eu lieu tôt samedi matin dans un village près de Muse entre l'armée et l'Armée nationale ta'ang de libération (TNLA), un groupe armé ethnique de l'Etat Shan.
L'armée n'a pas dit combien de rebelles, militaires et civils figuraient parmi les victimes. Mais Thanung Tun, un responsable d'une ONG locale ayant participé à l'évacuation vers l'hôpital local de Muse, évoque la présence de civils et de deux femmes, dont une enceinte, parmi les morts.
La TNLA a confirmé ces combats, sans en prendre la responsabilité. L'armée birmane accuse le groupe d'avoir lancé l'attaque contre plusieurs de ses bases militaires.
"Les combats ont débuté à cinq heures du matin", a affirmé le major Mai Aik Kyaw, porte-parole de la TNLA, interrogé par l'AFP.
La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix, peine à résoudre l'épineux dossier de la construction d'un Etat fédéral, malgré des pourparlers visant à mettre fin aux nombreux conflits avec des guérillas ethniques, pour certaines parmi les plus anciens mouvements de rébellion au monde.
Les combats se sont intensifiés récemment dans les Etats Shan et Kachin voisin.
Dans l'ouest du pays, des attaques en 2017 d'une nouvelle rébellion, de la minorité musulmane des Rohingyas, sont à l'origine de ce que l'ONU dénonce comme un nettoyage ethnique par l'armée. La crise a conduit à la fuite de plus de 700.000 réfugiés rohingyas au Bangladesh voisin.
Depuis son indépendance en 1948, la Birmanie, où vivent plus de 130 ethnies différentes, est confrontée à des soulèvements de groupes qui réclament plus d'autonomie.
Après des décennies de combats et de débats complexes, aucun modèle d'Etat fédéral n'a encore clairement émergé mais l'arrivée historique au pouvoir du parti d'Aung San Suu Kyi en 2016 avait soulevé de grands espoirs.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.