Coronavirus : les parloirs suspendus dans les prisons jusqu'au 31 mars
L'accès aux parloirs des prisons françaises pour les familles est suspendu pour "les 15 prochains jours" afin de lutter contre la propagation du coronavirus, a annoncé mardi la garde des Sceaux Nicole Belloubet dans un message adressé aux agents du ministère de la Justice.
Cette mesure, alors que la population française est depuis mardi midi en confinement général pour tenter d'enrayer l'épidémie du nouveau coronavirus (Covid-19), prendra effet "à compter de (mercredi)", précise une note du directeur de l'administration pénitentiaire, Stéphane Bredin.
"Les parloirs programmés aujourd'hui (mardi) seront maintenus pour les familles qui se présentent à l'établissement", a indiqué la Chancellerie à l'AFP.
"L'administration pénitentiaire étudie les moyens de préserver les liens entre les personnes détenues et leurs proches", écrit la ministre de la Justice à ses agents.
Elle leur demande de veiller "à assurer l'information des détenus en indiquant qu'il ne s'agit là que d'une mesure provisoire destinée à éviter la propagation du virus et protéger l'ensemble de la population".
Cette mesure "doit faire l'objet d'une information immédiate auprès de la population détenue et des familles, afin d'en expliquer les raisons et de limiter son impact sur le climat des détentions", souligne Stéphane Bredin.
En Italie, la suppression des parloirs avait entraîné des mutineries violentes, qui ont fait plusieurs morts parmi les détenus.
Les prisons françaises, qui comptent plus de 70.000 détenus pour 30.000 surveillants et souffrent d'une surpopulation chronique, avaient enregistré vendredi leur premier cas de contamination au coronavirus, un détenu de 74 ans incarcéré à Fresnes (Val-de-Marne). Deux infirmières de cette prison ont aussi été testées positives.
"Tout est mis en œuvre pour assurer l'accès aux établissements pénitentiaires des personnels afin d'exercer les missions essentielles du service public dans les meilleures conditions de sécurité, de protection sanitaire et de respect des droits des détenus", assure Nicole Belloubet.
Les activités - travail, formation professionnelle, activités socio-culturelles et d'enseignement - sont elles aussi suspendues, et la DAP demande une "stricte limitation des mouvements internes en détention". Sont maintenues "les promenades ainsi que les activités en plein air ou en espace non confiné", avec une limitation du nombre de détenus "présents simultanément sur une cour ou un terrain de sport".
Les "transferts administratifs" des détenus sont quant à eux "suspendus à la seule exception des mesures d'ordre et de sécurité". Et les extractions judiciaires "sont réduites à celles d'entre elles que maintiennent expressément les juridictions", selon la note de la DAP.
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