Corruption présumée chez McDonald's : un an ferme requis pour des encadrants
Des peines allant d'un mois avec sursis à un an ferme ont été requises jeudi à l'encontre de quatre encadrants de restaurants McDonald's et d'une dizaine de prestataires de services de l'enseigne, soupçonnés d'avoir participé entre 2006 et 2010 à un vaste système de corruption en Ile-de-France.
Trois ans de prison, dont deux assortis de sursis, et 10.000 euros d'amende ont été requis devant le tribunal correctionnel de Versailles pour corruption passive et usage de faux contre l'un des principaux organisateurs présumés de ce système, qui supervisait alors six restaurants en région parisienne.
Ce manager d'exploitation était notamment responsable du choix des prestataires pour le nettoyage, l'entretien ou encore la sécurité dans ces établissements.
Douze mois d'emprisonnement avec sursis ont été également requis pour complicité et recel à l'encontre d'un franchisé McDonald installé à Aix-en-Provence, avec lequel il formait "un couple dans la corruption", selon l'expression de Me Hippolyte Marquetty, avocat de la partie civile McDonald's Paris Nord.
Le système de corruption s'était mis en place à l'initiative du manager d'exploitation qui souhaitait évoluer dans l'entreprise, ce à quoi sa direction s'opposait, selon lui.
Il avait alors projeté de quitter l'enseigne pour reprendre avec son ami aixois une franchise Pizza Hut et pour obtenir les liquidités nécessaires, avait décidé de prendre "un peu d'argent sur le dos de la société McDonald's", en mettant en place un système de surfacturations et de rétrocommissions.
Deux directeurs de restaurants en Ile-de-France ainsi que des prestataires ont également vu des peines avec sursis ou des amendes requises à leur égard. Le délibéré est attendu vendredi après-midi.
"Quand on a McDonald's comme client, voire comme principal donneur d'ordre, on essaie de le garder. Alors oui, il y a l'éthique, mais il y a aussi la contrainte économique", a argué l'avocate d'un gérant de société de vidéosurveillance qui a fait "cadeau" de deux écrans plasma et plusieurs milliers d'euros pour pouvoir continuer de travailler pour la société de restauration rapide.
Me Marquetty a, lui, insisté, sur le "préjudice d'image" pour son client, bien "plus grave que le préjudice économique", estimé à environ un demi-million d'euros. Et demandé 40.000 euros de dommages et intérêts chacun en réparation aux deux principaux prévenus, ainsi que 20.000 euros à l'un des directeurs de restaurants mis en cause, un euro symbolique pour l'autre.
Les quinze hommes jugés depuis mardi avaient quasiment tous un casier judiciaire vierge.
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