A Saint-Barth, la tombe de Johnny chaque jour refleurie

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Par Valentine AUTRUFFE - Gustavia (AFP)
Publié le 12 janvier 2018 - 10:01
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La tombe de Johnny Hallyday à Saint-Barth, le 12 décembre 2017
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© Helene Valenzuela / AFP/Archives
La tombe de Johnny Hallyday à Saint-Barth, le 12 décembre 2017
© Helene Valenzuela / AFP/Archives

Au cimetière de Lorient, à St-Barthélemy, où repose désormais Johnny Hallyday, de petits groupes de visiteurs viennent quotidiennement déposer une fleur ou se recueillir sur sa tombe, toujours recouverte de compositions florales multicolores.

Après les fleurs blanches de son enterrement le 11 décembre dernier, la couleur est revenue sur la tombe de "l'idole des jeunes", à l'image des tombes voisines. Sur le marbre, des lettres, des cailloux signés, une mini-Harley Davidson, des colliers de coquillages, et même un paquet de cigarettes Gitane avec un briquet "Saint-Barth French west indies".

Fleurir la tombe de Johnny fut l'un des premiers gestes de Juliette, récemment installée sur l’île. "J'ai grandi avec ses chansons, pour moi, c’était un passage obligé que d’aller déposer une rose", explique-t-elle. "Et puis, mes proches en métropole m'avaient chargée de le faire et de leur envoyer des photos…".

Mercredi, deux professionnels des assurances venus d’Aquitaine et du Centre après l'ouragan Irma sont également venus voir la sépulture. "Mon beau-père est un grand fan, il m’a demandé des photos. Il prépare son voyage pour venir", explique l'un d'eux.

Au pied de la croix blanche, trône le mot "Love", réalisé en fleurs blanches et rouges. C'est l'œuvre de Claire, responsable de Bloomy, l'un des deux fleuristes de Saint-Barthélemy. Depuis l'enterrement du rockeur, elle n’arrête pas. "J'ai réalisé deux guitares, une moto, une clé de sol, un cœur… ".

Peu de commandes d'habitants de l’île, par rapport au raz-de-marée d’appels qu’elle reçoit de l'Hexagone. Des particuliers, des fans-club… Claire doit travailler avec la tristesse et les exigences des fans loin de leur idole, décédé d'un cancer à 74 ans dans la nuit du 5 au 6 décembre.

"Au début surtout, c'était de la folie. On a eu des gens en pleurs au téléphone. Quelqu'un m'a demandé de lui envoyer du sable de sa tombe. Et puis, une fois les fleurs installées, ils demandent des photos, des nouvelles… Certains appellent juste pour discuter de Johnny Hallyday."

Plus d'un mois après l'inhumation, la ferveur s'est légèrement calmée, mais Bloomy continue de livrer chaque matin des compositions au cimetière. "En ce moment, je travaille beaucoup avec les proches et la famille. Ses musiciens, producteurs...", précise-t-elle.

- Les tours-opérateurs s'y mettent -

A la Collectivité de Saint-Barthélemy, au Comité du tourisme, ou au Journal de Saint-Barth, les appels de fans de Johnny Hallyday, en quête de renseignements, sont fréquents. "On en reçoit chaque jour", raconte Nils Dufau, président du comité territorial du tourisme (CTTSB).

"On leur conseille de venir pendant l'été, période moins chère et plus calme, plus propice au recueillement, et qui serait comme un prolongement de la saison touristique sur l'île". L'anniversaire du défunt chanteur le 15 juin pourrait aussi être une motivation.

En métropole, les agences spécialisées dans les voyages vers les Antilles reçoivent également nombre d'appels. "J'ai facilement une demande par jour qui se concrétise pour aller se recueillir à Saint-Barthélemy", indique un responsable de l'agence Mojito Spirit. "Je pense que c'est un phénomène qui va durer, même si le gros sera en 2018-2019. J'ai une équivalence avec Jacques Brel : on reçoit encore de temps à autres des demandes pour aller voir sa tombe aux Îles Marquises."

Pour ceux qui ne peuvent s'offrir un hébergement à Saint-Barth, plutôt cher, une alternative en Guadeloupe, avec un aller-retour dans la journée, est proposée.

Le tour opérateur Turquoise TO a déjà mis sur pied un voyage d'une semaine à coût compressé pour visiter le cimetière de Lorient, au mois de mai. 2.100 euros, vols, hôtel sur la plage et petit déjeuner inclus.

Les professionnels du tourisme, qui en étaient à compter le nombre de chambres ouvertes à Saint-Barthélemy après l'ouragan Irma, improvisent face à une demande particulière pour cette île de 21 km2.

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