Délocalisation de services en Pologne : mobilisation des salariés de Castorama
Les salariés de Castorama et Brico Dépôt (groupe Kingfisher) ont manifesté vendredi contre les centaines de suppressions de postes selon eux que pourrait entraîner le regroupement en Pologne des activités comptabilité et contrôle de gestion des filiales du groupe britannique.
Une cinquantaine de salariés étaient rassemblés devant le siège de Kingfisher France à Templemars (Nord), à l'appel d'une large intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC), a constaté une journaliste de l'AFP.
Une dizaine d'entre eux arrêtaient les automobilistes à l'entrée de la zone d'activités pour leur distribuer des tracts et une lettre ouverte interpellant Emmanuel Macron à propos de "la fuite du travail en Pologne".
Les salariés "attendent de leur gouvernement qu'il mette tout en oeuvre pour le maintien de l'emploi sur notre territoire. D'autant que Kingfisher a largement profité d'exonérations fiscales, financées par l'ensemble des contribuables", peut-on lire dans le courrier signé des délégués syndicaux centraux.
La directrice générale du groupe Kingfisher, la Française Véronique Laury, a annoncé le 8 novembre, dans une vidéo diffusée dans l'ensemble des sociétés, le regroupement des activités comptabilité et contrôle de gestion dans un centre de services à Cracovie. Le plan devrait être effectif à horizon fin 2018.
"Je suis écoeurée, sachant que le groupe continue de faire des bénéfices. On est largué comme des moins que rien", lâche Ludivine, employée au service gestion administrative depuis 2006. "Ca va être compliqué de retrouver du travail parce qu'on est vraiment spécialisé", dit-elle.
Khalid, trésorier depuis 2006, rattaché à la direction des affaires financières, a encore du mal à y croire. "Je ne suis pas prêt à chercher un nouveau travail. Je suis dégoûté," dit-il. "Je pensais qu'il y aurait quelque chose, mais pas qu'il s'agirait d'un service complet".
Selon le tract commun des syndicats, 750 emplois sont menacés chez Castorama et Brico Dépôt. Des chiffres que la direction ne "confirme en aucun cas".
"Nous apporterons des réponses précises dans les tout prochains mois", déclare dans un communiqué Kingfisher. La société affirme qu'une "solution de reclassement à chaque collaborateur concerné" sera proposée.
Des débrayages devaient aussi avoir lieu devant plusieurs magasins en France.
Kingfisher a annoncé en septembre un recul de 8,1% de son bénéfice net au premier semestre, à 295 millions de livres (332 millions d'euros). Cette "nouvelle étape" doit lui "permettre de devenir une entreprise plus efficace".
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