Départ à Vintimille d'une "marche citoyenne et solidaire" pour les migrants
Une soixantaine de "marcheurs", rassemblés lundi à Vintimille (Italie), près de la frontière franco-italienne, à l’appel de l’association calaisienne L'Auberge des Migrants, ont pris le départ d’une marche de solidarité avec les migrants qui doit les mener jusqu’à Londres le 8 juillet.
Cette marche "citoyenne et solidaire" de quelque 1.400 km comporte soixante étapes tout au long desquelles des volontaires sont appelés à se relayer pour relier symboliquement Vintimille où les migrants sont bloqués, jusqu’à Calais d'où ils cherchent à gagner la Grande-Bretagne.
"Cette marche a pour but de parler aux gens au rythme des pas et d’expliquer qu'aujourd'hui, l’accueil est une nécessité", a déclaré le député européen José Bové, lors d'un point-presse sur un parking de Vintimille.
"Ce n'est pas en érigeant des murs et des barrières qu'on va permettre aux gens de vivre bien. Il y a des guerres, il y a des gens qui sont victimes du changement climatique, il y a des gens qui sont victimes de situation économique catastrophique, ces gens-là se mettent en mouvement parce qu'ils n'ont pas d'autres choix", a-t-il déclaré.
A ses côtés notamment, Marie-Christine Vergiat, également députée européenne, ainsi que l'évêque progressiste français, Mgr Jacques Gaillot, qui s’est dit "en admiration de voir tant d’hommes et de femmes qui ouvrent leur cœur et leur porte pour accueillir des réfugiés". "Ce n’est pas la misère du monde qu’on accueille mais des gens qui veulent travailler et s’insérer. Ils ne nous menacent pas, ce sont eux qui sont menacés", a-t-il insisté.
Avant le départ, une minute de silence a été observée en mémoire de 17 migrants tués depuis juin 2015 -selon le décompte de l’association locale ADN- en tentant de franchir la frontière Vintimille-Menton par la route, le rail ou des chemins de montagne périlleux.
"On est très nombreux aujourd’hui et j’espère que la marche va prendre encore plus d’énergie", a souligné Maya Konforti, secrétaire de L’Auberge des Migrants qui a reçu le soutien de nombreuses autres organisations tout au long du parcours. "Nous invitons toute la France et toute l’Europe à nous rejoindre pour marcher et à le faire de façon joyeuse, énergique et enthousiaste pour montrer que les réfugiés ont le droit en Europe de s’installer dans le pays de leurs souhaits et pour que notre gouvernement supprime effectivement le délit de solidarité", a plaidé Mme Konforti.
La première étape doit mener les marcheurs à Breil-sur-Roya, côté français, avant d'atteindre notamment Nice le 3 mai, Antibes le 4, Cannes le 5, Marseille le 12, Lyon le 24, Paris le 17 juin.
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