La maison de Latifa Ibn Ziaten taguée avec des inscriptions pro-Merah

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Par AFP - Rouen
Publié le 10 juin 2019 - 14:07
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Latifa Ibn Ziaten, la mère d'une des victimes de Mohamed Merah, le 19 septembre 2018 à Paris
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© ludovic MARIN / POOL/AFP/Archives
Latifa Ibn Ziaten, la mère d'une des victimes de Mohamed Merah, le 19 septembre 2018 à Paris
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Le domicile de Latifa Ibn Ziaten, la mère d'une des victimes de Mohamed Merah, a été tagué dans la nuit de dimanche à lundi près de Rouen avec des menaces et des inscriptions à la gloire du tueur jihadiste, a appris l'AFP auprès de ses avocats.

"C'est bientôt à toi salle juif" (sic), "Vive Merah" ou encore "Sale juif" pouvait-on lire sur plusieurs murs de la maison, selon des photos consultées par l'AFP.

La police, qui a confirmé l'information à l'AFP, s'est rendue sur place dans la matinée pour constater les faits.

"En me réveillant ce matin, c'est sous le choc que j'ai découvert ces tags sur les murs de ma maison. Une nouvelle fois, je suis prise pour cible. J'ai déposé plainte. J'espère que les coupables seront retrouvés et punis de leur acte haineux", a tweeté Mme Ibn Ziaten.

"Ce n'est pas la première fois que je suis menacée, ça fait peur, demain ça sera peut être des balles", s'est-elle émue auprès de l'AFP lundi après-midi, à la sortie de son audition par la police à Rouen, où le parquet a ouvert une enquête.

Son avocat rouennais, Me Mehana Mouhou, a déposé une plainte pour apologie de crime terroriste, menaces de mort réitérées et dégradations, aggravées par des insultes antisémites.

"Ma cliente ne se sent pas en sécurité, elle est choquée et bouleversée, c'est le retour de la haine en France", a déclaré son autre avocat Me Samia Maktouf, qui a également annoncé avoir porté plainte à Paris.

"Je saisis le ministère de l'Intérieur en raison de cette menace grave pour demander que sa garde soit étendue à l'intérieur de son domicile et pas seulement quand elle se déplace", a ajouté l'avocate.

Latifa Ibn Ziaten est la mère d’Imad Ibn Ziaten, première victime du jihadiste Mohammed Merah qui, en mars 2012, a tué trois soldats puis, dans l'école juive Ozar Hatorah, un professeur de religion, ses deux fils et une fillette de 7 ans.

Très présente dans les médias, elle est devenue un symbole de la lutte contre la radicalisation.

En 2016, elle avait été menacée dans les rues de Carcassonne par le jihadiste Radouane Lakdim qui, en mars 2018, a tué quatre personnes, dont le gendarme Arnaud Beltrame, à Trèbes.

Les réactions politiques n'ont pas tardé sur Twitter. Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, s'est dit "indigné" par ces "menaces et messages de haine". Il a indiqué s'être entretenu avec Mme Ibn Ziaten pour lui dire sa "détermination à ce que les auteurs de cette infamie répondent de leurs actes devant la justice".

"Les auteurs de ces attaques monstrueuses doivent répondre de leurs actes", a également estimé le député LR Eric Ciotti.

L'ancien président François Hollande a exprimé à Latifa Ibn Ziaten sa solidarité "face à ces actes de haine, intolérables dans notre République" : "Je salue à nouveau votre courage et votre engagement pour la jeunesse et pour la tolérance dans notre pays. Il est plus fort que tout".

"Latifa Ibn Ziaten (...) œuvre sans relâche pour réconcilier la France et porter un message de paix", a tweeté Yannick Jadot, le leader d'Europe Ecologie Les Verts. "Honte à ceux qui, en s’en prenant à elle, nous salissent tous".

"Solidarité totale et entière !" également pour le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel : "Vous menez un combat courageux pour la fraternité et le vivre ensemble, pour redonner de l’éclat aux valeurs de la République".

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