Les banlieues doivent redevenir une priorité, martèle le mouvement HLM
Après avoir alerté sur l'absence des quartiers populaires dans la présidentielle, le mouvement HLM a appelé jeudi l'État à "faire de la rénovation urbaine une priorité de sa politique budgétaire", à l'occasion d'un déplacement de François Hollande consacré à la politique de la ville.
Le 17 janvier, l'Union sociale pour l'habitat (732 bailleurs sociaux) avait publié un "manifeste en faveur des quartiers" populaires, "grands oubliés" de la campagne électorale - ce, jusqu'aux tensions nées de l'"affaire Théo", du nom d'un jeune homme noir victime d'un viol présumé lors de son interpellation à Aulnay-sous-Bois (Seine-St-Denis) début février.
Les bailleurs sociaux voient un "signal positif" dans la visite jeudi du président de la République dans le quartier de Maurepas-Gayeulles à Rennes, "où a eu lieu une présentation du projet de rénovation urbaine et une rencontre des membres du conseil de quartier".
Mais "plus largement, se pose la question de l'égalité d'accès aux services publics par des populations touchées par le chômage : sûreté, transports, école de la réussite", ont-ils indiqué jeudi, dans un communiqué.
"En cohérence avec la volonté politique affichée", le président de l'USH Jean-Louis Dumont a appelé l'État à "faire de la rénovation urbaine une priorité de sa politique budgétaire".
Les 1.500 quartiers prioritaires de la politique de la ville, où vivent 5,4 millions d'habitants, soit 8% de la population française, concentrent les difficultés: habitat dégradé, taux de chômage et délinquance élevés, difficultés d'accès aux services publics et aux transports.
Après avoir bénéficié de 47 milliards d'euros d'investissements sur la période 2004-2013, un deuxième Programme national de rénovation urbaine (NPNRU) ne sera doté que de 20 milliards pour 2014-2024, ce que les bailleurs sociaux jugent notoirement insuffisant, eu égard aux besoins.
Et seul un renforcement des services publics fera revenir les classes moyennes dans ces quartiers, une mixité sociale que le projet de loi Egalité et citonneté vise à rétablir par l'"obligation assez vaine" de relever certains loyers HLM, ont rappelé les bailleurs sociaux.
Voir les quartiers populaires comme une solution et non plus comme un problème, renouer avec des politiques publiques ambitieuses en faveur de leurs habitants, doit être un enjeu majeur de l'élection présidentielle, ont-ils ajouté.
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