Airbnb : Paris publie une liste des meublés touristiques, mais se défend d'appeler à la délation
Paris, qui a déjà pris diverses mesures pour que les meublés touristiques loués entre particuliers respectent les règles en vigueur, a décidé de rendre publique, avec les adresses, la liste des meublés qui ont reçu, de la ville, les autorisations de location. Le nombre de ces meublés était mardi de quelque 130 logements. La Ville indique que la publication de ces données sur opendata.paris.fr, qui sera par la suite enrichie, pourra "contribuer au développement de nouvelles solutions de régulation".
L'annonce de cette mesure a provoqué des remarques goguenardes de commentateurs sur un appel à la délation supposé. Nathalie Kosciusko-Morizet, cheffe de l'opposition (LR) à la maire de Paris PS Anne Hidalgo, s'est interrogée sur Twitter sur un "nouveau parti des délateurs: avec un corbeau pour logo?".
"Non, nous ne lançons pas de site pour dénoncer son voisin, ni même une adresse mail. Cette démarche – qu'il faut appeler par son nom : de la délation – ne correspond ni à l'identité de Paris, ni à notre souci d'efficacité en matière de contrôle des meublés touristiques", a répondu la Ville dans un communiqué en précisant que ses équipes spécialisées suffisaient à un "travail de terrain efficace".
Paris multiplie les initiatives pour lutter contre la location meublée touristique illégale, qui se développe à Paris au détriment du secteur hôtelier et des Parisiens, qui n'arrivent plus à se loger dans la capitale. Pour cette même raison, la ville de Berlin a d'ailleurs restreint à une seule pièce la possibilité de location via ces plateformes.
A Paris, le leader du secteur Airbnb collecte déjà la taxe de séjour depuis octobre 2015 et a conclu un accord avec la Ville pour que les loueurs respectent les règles en vigueur (notamment pas plus de quatre mois de location d'une résidence principale). Paris, avec quelque 60.000 annonces, est la ville la plus visitée par les utilisateurs de la plateforme américaine.
La ministre du Logement Emmanuelle Cosse a affirmé mardi la nécessité de mieux encadrer mais "pas d'interdire" l'activité des sites internet tels qu'Airbnb, alors que le projet de loi République numérique est actuellement en cours d'examen au Sénat.
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