Coronavirus : les gilets jaunes et les grèves auront évité combien de décès ?
Tourisme en berne à cause des gilets jaunes, la France n’était plus devenue la destination prioritaire des touristes chinois ces derniers mois. Au point de nous protéger indirectement de la première vague de l’épidémie qui décime l’Italie?
Les gilets jaunes, les grèves à répétition sur les diverses réformes, Paris et les villes de province bloquées: les français s’en souviennent tous. Les touristes étrangers aussi.
Chaque samedi les manifestations et leurs violences ont fait le tour des chaînes de télévision du monde entier s'encrant dans l'idiosyncrasie des Francais. Les Francais sont en grève, manifestent, au même titre que ces derniers mangent des croissants au petit déjeuner ou se font 3 bises.
Amour auprès des chinois
De quoi décider les «tour operator» à proposer à leurs clients chinois d’autres destinations touristiques. L’Italie, pays du bon vivre, de la mode, du luxe aussi a ainsi vu sa cote d’amour auprès des chinois monter au firmament.
Voilà d'ailleurs les messages que l’on pouvait lire de Jean-François Zhou directeur de l’agence Ansel Travel chargée de l’accueil de touristes chinois en France: "C'est très dur de se déplacer dans Paris avec nos minibus ou nos cars à cause des embouteillages et il commence à y avoir beaucoup d'échos négatifs sur les réseaux sociaux".
Pas de quoi rameuter du monde. Déjà en baisse en France pour cause d’attentats mais aussi des agressions et vols dont ont été victimes les touristes chinois, la destination France a bien pris un coup avec les mouvements sociaux.
Un lien que l'on perçoit
De là à faire un lien entre la montée en flèche de la propagation du Coronavirus «chinois» en Italie plutôt qu’en France, il n’y a qu’un pas que , chiffres à l'appui, on peut bien franchir.
Les mouvements sociaux mais aussi les attentats ont été la cause de la diminution du tourisme chinois en France. « Les vols et les agressions auraient provoqué une baisse de 25% du nombre de touristes chinois à Paris (chiffres de 2016).
L'Italie, pays de prédilection des touristes chinois.
Le 12 décembre, le célèbre Soith China Morning Post titre: "Pourquoi les touristes chinois aiment les villages ruraux pittoresques d'Italie: paysages, solitude, silence - le luxe que beaucoup n'ont pas chez eux."
A lire aussi: Pourquoi les touristes chinois aiment l'Italie
Plus de touristes chinois ont visité l'Italie cette année que tout autre pays européen, et beaucoup recherchent les villages et les hameaux du pays. La tendance contribue à revitaliser les villages dépeuplés des zones rurales du pays. Oubliez la France, l'Allemagne ou la Grèce - l'Italie est désormais la destination européenne la plus populaire pour les touristes chinois.
Selon les autorités italiennes du tourisme, environ 3,5 millions de voyageurs chinois avaient visité l'Italie en 2019, et ces touristes choisissent de plus en plus de visiter des destinations décalées dans le pays à la recherche d'expériences de voyage uniques.
"Les visiteurs chinois découvrent et tombent amoureux de petits villages ruraux pittoresques comme dans la région des Abruzzes, où vivent peu d'habitants", explique Gianfranco Bonacci, un expert culturel basé à Abruzzes, une province pittoresque de la mer Adriatique.
Les chiffres devaient continuer de croître en 2020, qui a été désignée «Année de la culture et du tourisme Italie-Chine», et marque également le 50e anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays.
La baisse de fréquentation des étrangers en France ne date pas du Coronavirus
En 2019 la France a enregistré une baisse du nombre de nuitées dans les établissements d’hébergement touristique des non-résidents à 136 millions de nuitées une baisse de 3.4% par rapport à 2018 (total : 446 millions de nuitées en France en 2019, 136 millions de non-résidents et 310 millions de résidents).
Pendant ce temps-là l’Italie enregistrait 218 millions de nuitées de des non-résidents 60% de plus qu’en France (218 millions /136 millions) sur un total de 433 millions de nuitées.
En 2019, les touristes chinois ont choisi pour 3,5 millions d'entre eux la destination Italie contre 2 millions, celle de la France. Avec une baisse de la fréquentation des nuitées des voyageurs chinois à Paris en dessous du million de nuités (950 000) dûe à l’image ternie de la France.
Une explication probable du retard dans la propagation de la pandémie en France
Les experts en tout genre ne manqueront pas de se pencher sur ce phénomène de fréquentation touristique et de flux migratoire.
2020 est l’année du cinquantième anniversaire des relations diplomatiques entre Rome et Beijing et pas plus tard que le 13 février 2020 le Président Italien Sergio Matarella organisait un concert spécial pour soutenir la lutte contre le nouveau coronavirus en Chine.
"Ce concert met en avant l'importance que notre pays attache à l'Année de la culture et du tourisme Italie-Chine 2020 et il est un signe d'amitié du peuple italien envers le peuple chinois", a déclaré M. Mattarella à la presse avant le concert. Le 13 février l'Italie ne comptait pas encore de fatalité liée au virus. Depuis c'est le pays le plus impacté.
Quand le feu de ce sale virus sera retombé, sans doute ce sujet va-t-il être à nouveau évoqué et nous pourrons remercier une nouvelle fois les gilets jaunes et toutes les particularités sociales françaises souvent décriées. Encore une fois le comportement contestataire et révolutionnaire des Français aura servi.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.