Des "congés menstruels" face aux règles douloureuses au bureau
Une entreprise britannique entend aborder la question des règles douloureuses au bureau, et propose d'ores et déjà un aménagement du temps de travail pour les femmes concernées. Ce sujet reste en effet relativement tabou dans le milieu professionnel, bien que pour certaines, cela représente une douleur intense.
Partant de ce constat, Bex Baxter, codirectrice de la société Coexist, majoritairement composée de femmes, a décidé de proposer à ses employées de travailler de chez elles, voire de prendre un ou deux jours de congés payés lorsque leurs règles sont particulièrement douloureuses.
"J'ai géré beaucoup de femmes durant ma carrière et j'en ai vu certaines pliées en deux pendant leurs règles", a-t-elle déclaré au Bristol Post, ajoutant: "Pendant leurs règles, les femmes se sentent vraiment mal, elles ont besoin de se réconforter, de se réchauffer et de nourrir leur corps". Mais selon la dirigeante, elles n'oseraient pas avouer leur situation au travail: "Bien qu'elles souffrent profondément, elles se sentent coupables à l'idée de rentrer chez elles car elles n'osent pas se définir comme souffrantes uniquement en raison de leurs règles. Et cela est injuste (...) Si une personne souffre, peu importe la raison, il est important de l'encourager à rentrer chez elle"
L'entreprise ne parle pas encore d'une politique "spéciale-règles", mais suite à la diffusion de cette idée, Coexist a décidé d'accueillir le 15 mars prochain un séminaire intitulé "S'engager pour une politique des règles : valoriser les cycles naturels au travail". Une cinquantaine d'entreprises se sont déjà inscrites.
Selon un sondage mondial réalisé par le site Clue.com, 17% des femmes ont déjà manqué l’école ou le travail à cause de leurs règles. Le "congé menstruel" existe déjà dans certains pays d'Asie (Japon, Taïwan, la Corée du Sud, Indonésie). Et s'il a déjà été évoqué en Europe, beaucoup craignent qu'ils soit difficile à mettre en place, voire qu'il ait un effet pervers en stigmatisant les femmes.
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