La cigarette électronique 95% moins dangereuse que le tabac
Le débat sur la dangerosité de la e-cigarette continue, par scientifiques interposés. Une étude réalisée par Public Health England, un organisme dépendant du Ministère de la Santé de Grande-Bretagne, a conclu que l’utilisation de la cigarette électronique était à "95% moins dangereuse" pour la santé que la consommation de tabac. L'institution avance également que la faible consommation de nicotine pour "les vapoteurs passifs" ne comportait aucun risque et caractérise l'objet comme un appareil efficace pour une personne désireuse de se sevrer.
L'agence va même jusqu'à se prononcer en faveur de sa prescription par les médecins généralistes. Selon elle, vapoter serait aussi efficace que les patchs de nicotine et pourrait s'apparenter à un médicament. C'est la première fois qu'un organisme public se montre favorable à l'utilisation de la cigarette électronique depuis son arrivée sur le marché.
Ces résultats vont donc à l'encontre des restrictions de l'Organisation Mondiale de la santé (OMS) qui préconisait l'interdiction de la cigarette électronique aux mineurs et aux femmes enceintes. En Grande-Bretagne, l'utilisation de la cigarette électronique est très rependue. Un adulte sur 20 l'utiliserait, dont 60% de fumeurs actuels et 40% d’anciens fumeurs.
Mais Sally Davies, responsable de la santé au sein du gouvernement britannique estime qu'"il y a toujours un manque de preuves sur les effets à long terme de la cigarette électronique […] Je veux que ces produits soient insérés dans le secteur médical pour augmenter la sécurité, la qualité et l'efficacité des produits dans un but de sevrage tabagique", a-t-elle précisé. Jane Elison, la ministre de la santé britannique, s'est quant à elle prononcée en faveur de l'interdiction pour les mineurs de l'utiliser. Une interdiciton qui est déjà effective en France.
Selon Public Health England, ces réticences seraient liées à une "habitude de traiter la cigarette électronique de la même manière que le tabac. Il y a eu cette dernière année un glissement général, chez les jeunes comme chez les adultes, vers l’idée inexacte que la cigarette électronique est au moins aussi dangereuse que la cigarette", a indiqué l'étude.
L'usage de la cigarette électronique reste tout de même contesté. Une étude parue le18 août dernier dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) a estimé que "le vapotage paraissait induire un risque accru de commencer à fumer du tabac au début de l’adolescence".
Yves Martinet, président du Comité de lutte contre le tabagisme indique dans La Croix que "l’usage des cigarettes électroniques chez les jeunes est un vrai sujet de préoccupation. Notre crainte est de voir le vapotage constituer une porte d’entrée vers le tabagisme. En effet, on constate que de nombreux jeunes utilisent, avec leur cigarette électronique, des liquides contenant de la nicotine […] On peut donc penser que le risque de passer aux vraies cigarettes est réel chez ces jeunes qui vapotent de la nicotine".
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