Pollution : l'air des métros nocif à haute dose, les employés mis en garde

Selon un rapport de L'Anses, la concentration en particules fines chargées de métaux serait très élevée dans les couloirs du métro, entraînant des risques pour la santé des salariés. Les conducteurs des rames et les agents de maintenance seraient les plus touchés par ce phénomène.

C'est un fait, les métros n'inspirent pas confiance côté hygiène. Si les bactéries sont présentes par centaines d'après de nombreux rapports, l'air que nous respirons dans les couloirs souterrains serait également nocif pour la santé. Selon un rapport de L'Anses (l'agence nationale en charge de la sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail), les concentrations élevées de particules fines relevées dans ces enceintes seraient nocives à la santé des employés qui y travaillent toute la journée.

Pour parvenir à cette conclusion, l'organisme a analysé l’air dans les métros de Lille, Lyon, Marseille, Rennes, Toulouse et Paris ainsi que dans le réseau RER de la capitale.  La conclusion est sans appel: les concentrations de particules fines mesurées dans ces lieux étaient "très supérieures à celles mesurées dans l'air extérieur et dans l'air intérieur des logements".

Dans le détail, ces particules fines, porteuses de métaux (carbone de fer) proviendraient de l'usure du matériel roulant, en particulier de la friction des freins sur les roues des rames et du contact entre les roues des wagons et les rails. D'après L'Anses, les personnes respirant cet air à haute dose pourraient avoir des problèmes respiratoires et cardiovasculaires qui pourraient se faire ressentir à partir du 35^e jour passé sous terre.

Face à ce constat des plus inquiétants, L'Anses a donc mis en garde les employés de la RATP mais aussi toutes les personnes travaillant dans le métro, à l'image des commerçants. Bien que tout le monde soit concerné, "les risques sanitaires sont vraisemblablement plus élevés pour les travailleurs en charge de la maintenance des infrastructures compte tenu des émissions des motrices diesel et des travaux de maintenance", a précisé l'Agence.

Afin de faire face à cette réalité, l'Anses recommande également de renforcer le système de surveillance de qualité de l'air déjà mis en place par la RATP. Ainsi, depuis 2007, l'entreprise publie chaque semaine sur son site internet les taux de pollution de ses différentes stations.