Kiev pourrait tirer des missiles français à longue portée sur la Russie “dans une logique de légitime défense”, affirme Jean-Noël Barrot

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France-Soir
Publié le 25 novembre 2024 - 18:30
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Barrot va-t-en-guerre
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Barrot va-t-en-guerre à la BBC
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La position de la France sur l’utilisation de missiles français à longue portée sur le sol russe se précise. C’est encore le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, interviewé samedi 23 novembre 2024 par la BBC, qui en dévoile plus de détails. Kiev pourrait tirer des missiles français à longue portée sur la Russie "dans le cadre de la logique de légitime défense", il n'a pas confirmé si des armes françaises avaient déjà été utilisées. Jean-Noël Barrot a estimé qu’il ne faut pas "fixer des lignes rouges", n’écartant “aucune option”, pas même l’envoi de troupes françaises sur le front ukrainien. 

  Cette interview intervient une semaine après l’escalade du conflit en Ukraine. De nombreux médias, aussi bien aux États-Unis, le New York Times à leur tête, qu’en Europe, évoquaient un feu vert de Joe Biden à Kiev pour l’usage de missiles américains à longue portée sur le sol russe. Si une telle décision n’a pas été confirmée officiellement, Moscou accusait dès le lendemain l’Ukraine d’avoir tiré six missiles américains ATACMS de longue portée contre un site militaire de la région frontalière russe de Briansk. 

“Le principe a été posé...” 

  Dans la foulée, le président Vladimir Poutine signait mardi un décret révisant la doctrine nucléaire de la Russie avant que l’armée russe ne cible jeudi la ville ukrainienne de Dnipro avec un missile balistique intercontinental. Pour le chef du Kremlin, le conflit prend “une tournure mondiale”. Il affirme que la Russie est "prête à tous" les scénarios dans ce conflit qui l'oppose à l'Ukraine et ses alliés occidentaux. 

  L’armée ukrainienne a également fait usage mercredi des missiles de croisière britanniques Storm Shadow sur la Russie. Des fragments auraient été retrouvés dans la région de Koursk. Le feu vert britannique remontait déjà à de nombreux mois, bien avant celui de Berlin et Paris en juin. 

  Peu après le tir de six missiles ATACMS par Kiev, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot réagissait déjà en légitimant les attaques ukrainiennes. “On parle de cibles sur le territoire russe qui sont utilisées par les Russes pour agresser les Ukrainiens”, avait-il déclaré mercredi dernier. Il a insisté sur le “principe de légitime défense” de Kiev qui cherche à “défendre l’intégrité de leur territoire mais aussi la sécurité des Européens”. 

  Samedi, le même ministre revenait sur la position de la France. Dans une interview accordée à BBC, il a une fois de plus évoqué la guerre en Ukraine, les questions de l’utilisation des missiles français à longue portée ou encore l’envoi de troupes. Jean-Noël Barrot a déclaré que l’Ukraine pouvait faire l’usage des missiles français sur des cibles russes “dans une logique de légitime défense”.  

  "Le principe a été posé... Nos messages au président Zelensky ont été bien reçus", s’est-il contenté de déclarer.  

“Pas de lignes rouges” 

Le chef de la diplomatie française a par la suite affirmé l’intention de Paris et ses alliés de soutenir l’Ukraine “aussi intensément et aussi longtemps que nécessaire (...) Parce que c'est notre sécurité qui est en jeu. Chaque fois que l'armée russe avance d'un kilomètre carré, la menace se rapproche d'un kilomètre carré de l'Europe", a-t-il ajouté. 

  Jean-Noël Barrot estime que “face à la menace russe, les pays occidentaux ne devraient pas "fixer des lignes rouges", plaidant pour une augmentation, “nécessaire”, des dépenses militaires. “Nous devrons dépenser davantage si nous voulons faire plus, et je pense que nous devons faire face à ces nouveaux défis”, a-t-il ajouté à la BBC. 

  Interrogé sur un éventuel envoi de troupes françaises sur le front ukrainien, idée déjà évoquée en début d’année par Emmanuel Macron, lui valant des critiques acerbes de la part de plusieurs dirigeants européens, le ministre des Affaires étrangères affirme “n’écarter aucune option”. 

  À propos d’une adhésion de Kiev à l’OTAN, une ambition ukrainienne que Moscou souhaite voir abandonnée, l’invité du Sunday estime qu’il serait possible d’inviter l’Ukraine. “Nous sommes ouverts à une invitation, et donc dans nos discussions avec nos amis et alliés, ainsi qu'avec les amis et alliés de l'Ukraine, nous travaillons à les rapprocher de nos positions”, a-t-il déclaré. 

 

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