Mossoul : Roquettes, tirs et selfies pour l'assaut sur l'aéroport

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Par AFP
Publié le 23 février 2017 - 18:24
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Des membres des forces irakiennes font un signe de victoire et arborent un drapeau de l'État islamiq
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© AHMAD AL-RUBAYE / AFP
Des membres des forces irakiennes font un signe de victoire et arborent un drapeau de l'État islamique en entrant à l'aéroport de Mossoul, le 23 février 2017
© AHMAD AL-RUBAYE / AFP

La brume matinale n'est pas encore levée lorsque les combattants irakiens s'élancent à pied ou à bord de véhicules blindés vers l'aéroport de Mossoul où les attendent des jihadistes au milieu des décombres.

"J'aime ce bruit", confie le lieutenant Ahmed en suivant le ballet des roquettes tirées par les hélicoptères sur des positions supposées du groupe État islamique (EI).

Le militaire est posté au sommet d'une petite colline à proximité du village d'Al-Bousseif, reconquis depuis le lancement de l'offensive sur Mossoul-ouest dimanche.

Au même moment, un petit groupe de soldats américains s'affairent pour installer des obus de mortiers près de leur véhicule blindé. Au loin, un nuage de fumée s'élève dans le ciel de Mossoul après une frappe aérienne.

Des chants patriotiques s'échappent de la sono d'une ambulance blindée de la police fédérale. Ils s'arrêtent brutalement: un drone présumé de l'EI survole la zone. Son bourdonnement met instantanément les soldats en état d'alerte. Ils tentent vainement de l'abattre en tirant dans sa direction.

Les jihadistes utilisent régulièrement ces engins volants qu'ils bricolent artisanalement pour lâcher des grenades.

Peu à peu, les soldats descendent de la colline. Leurs véhicules blindés se placent dans le sillage des traces de pneu afin d'éviter d'éventuels engins explosifs laissés par les jihadistes avant leur fuite.

Au pied de la colline, Khirbeh, le dernier village qui sépare Al-Bousseif de l'aéroport, est vide. Ses habitants ont été contraints de fuir devant les incessants tirs des derniers jours, à l'instar des jihadistes.

- Selfie -

Les portes en fer des maisons ont été déformées par la puissance de feu. Dans un enclos boueux, gisent les cadavres de cinq vaches.

Les hélicoptères lancent des roquettes sur l'usine de sucre toute proche. "Ils visent de possibles voitures piégées de l'EI", confie un soldat, alors qu'une explosion déclenche un incendie, qui dissémine une épaisse fumée noire.

La police fédérale se concentre sur la recherche d'engins explosifs tandis que les bulldozers se dirigent vers la périphérie du village afin de combler la route endommagée.

Lorsque celle-ci devient carrossable, le convoi des Forces d'intervention rapide (FIR) du ministère de l'Intérieur commence à se diriger vers l'entrée de l'aéroport.

Sur le chemin, ses véhicules passent devant le corps à moitié brûlé d'un combattant de l'EI tombé à côté de sa motocyclette.

A leur arrivée, une bombe explose près du convoi sans faire de victimes. Depuis les Humvees, des soldats mitraillent en direction de l'ex-usine sucrière. "Il y a des snipers à l'intérieur", crie un soldat, pendant que d'autres se couvrent à l'abri des véhicules blindés.

Rapidement, les armes se taisent et une partie du convoi reprend la direction de l'aéroport. A son entrée, un bâtiment réduit à un tas de ruines et quelques piliers. La piste d'atterrissage et les voies sont à peine reconnaissables.

"Les terroristes ont commencé à les détruire après le début de l'opération" pour la reprise de Mossoul le 17 octobre, assure le général de brigade Abbas al-Juburi.

Ce paysage de désolation n'empêche pas les soldats d'immortaliser leur percée en posant pour des selfies devant leur Humvee.

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