La devise « Liberté-Égalité-Fraternité » guillotinée !

Auteur(s)
William Néria, pour FranceSoir
Publié le 21 juillet 2021 - 13:30
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Devise guillotinée
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« Captivité-Inégalité-Inimitié »
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TRIBUNE - Françaises, Français, martiale, depuis ce 12 juillet 2021, la société française, à son insu, est devenue, lors d’une allocution indignement historique, une dictature parée des atouts de la démocratie. La France, revêtant le 14 juillet 1880 sous la IIIe République sa devise officielle « Liberté-Égalité-Fraternité », vient solennellement par la voix de son Dernier Citoyen de renier ses fondements. Prétextant la défense de la survie de ses citoyens, le régime républicain actuel a été banni, non qu’il y ait eu changement des règles des institutions, mais pire, il y a eu redéfinition des principes fondamentaux concourant à l’existence, au maintien et à la pérennisation d’une certaine conception des droits humains individuels et communs !

En effet, un évènement des plus préoccupants se profile à l’horizon… un fait marquant à nul autre pareil depuis que la Ve République fut promulguée : la ségrégation d’une partie non négligeable de la population, sa déportation non dans des camps mais chez elle, sa claustration non dans les lieux dédiés mais chez elle, sa destitution non au grand jour mais chez elle.

De fait, si ségrégation il y a, à compter du 1er août 2021, ceux qui ne se plient guère à la lettre du Contrat Vaccinal, minable et irrecevable ébauche de la vision céciteuse d’un gouvernement peuplé d’ombres, seront châtiés sans que coups de bâtons ne soient donnés… Rousseau et son Contrat Social doivent se retourner dans la tombe ! La violence loin des yeux est toujours plus facile à admettre, yeux qui, malheureusement n’ont d’autre couleur que celle des vociférations malignes égrainées à longueur de journée par l’actualité mainstream, non genre littéraire arboré par de fallacieux écrivaillons sans inspiration aucune.
           
En somme, les soubassements séculaires de la société française ont été éclipsés lors d’une allocution télévisuelle, sans classe ni verve, un soir derrière un écran ! Le basculement de notre régime démocratique a été sourd-noisement décrété au cours d’une projection télé ! La fiction a rejoint la réalité. La devise « Liberté-Égalité-Fraternité », démobilisée de son socle, a été guillotinée par un zap de commande ! Il est vrai que l’homme augmenté, venté par nos outrecuidantes autorités, à défaut de se servir de son cerveau, forteresse inexplorée et inexplicable, a préféré se démettre de son esprit pour le remettre entre les griffes d’un autre… et quel autre : un diablotin amiénois mal léché ! La technoscience, censée insuffler un supplément d’âme à la race humaine, l’a, au contraire, démis de sa singularité première, celle d’avoir la raison, ou plus prosaïquement, d’être un animal rationnel comme le comprit Aristote en son temps.

L’inexpugnable décision tortionnaire et carcérale prise à huis clos au faîte du pouvoir et sans en référer à qui de droit concerné, les citoyens, modifie donc les trois termes de notre devise nationale, métamorphosant la substance des principes la codifiant. Ainsi, tout Français se croyant encore « libre, égal et fraternel » envers son prochain se trompe lourdement, dans la mesure où il est devenu un délit moral de considérer comme son égal celui qui n’a pas choisi de se vacciner !
 
Que restera-t-il donc aux Français qui n’auront bientôt plus droit de citer dans leur propre cité, la France ?
 
Pour commencer, la « Liberté », déjà si difficile à appréhender philosophiquement, ne sera plus, en tous cas sociologiquement, qu’un lointain souvenir à quiconque entend, raisonnablement, la goûter encore un tant soit peu ! En effet, le terme « liberté » du latin libertas dérivant de liber, signifie, entre autres, « peuple » et « écorce ». La notion de « liberté » pressent donc l’existence d’individus qui, formant un ensemble différencié, s’agrègent sous la dénomination de « peuple ». Cette formation, indivise et divisée, qui résulte de l’agrégation d’individus, le peuple, préside à sa propre conservation, en tant qu’entité une et plurielle, en coïncidant harmonieusement. Se suturant et se structurant autour de divers noyaux fondamentaux - la langue, la géographie et la mémoire, le peuple s’érige donc en une communauté de destins, divers, opposés et complémentaires, qui génère une supra-logique de groupe formant un ensemble. Ensemble d’unités que le terme « Liberté » présuppose sous l’idée « d’écorce » qui, comme une gaine de fil électrique, entoure et maintient les individus par un effet de solidarité. La notion de « Liberté » porte donc en elle les ferments de l’unité humaine dont le principe de cohésion ne se réalise qu’à la condition d’une solidarité.

Or, à cause de l’allocution liberticide et génocidaire, le principe de « Liberté », qui concoure à la génération et à la postérité du peuple, a été incideusement foulé au pied par des mesures non moins stupides que criminelles. La Liberté, ferment du peuple pour le peuple, apparaît, désormais, muette et désuète, car c’est bien la désunion, la séparation et l’immolation d’une partie de ses membres qui, dorénavant, connaîtront un état de captivité radical. Honnis du groupe des vaccinés, les non-vaccinés souffriront un rejet systématique de la société, prémice de la division civile menant, peut-être, à un état fratricide ?
           
La Liberté a été abrogée en Captivité !
 
Le premier terme de notre devise nationale a été répudié au rang des illégitimes, l’état d’urgence sanitaire l’auto-justifiant… Mais fallut-il être fou pour abandonner, non consciemment car endormi devant la télé, ce qui sied à la survie de la Nation, c’est-à-dire la Liberté ? Rien de moins, car la Liberté, si chère à tous à l’entente de son nom, ne s’entend qu’à travers le deuxième principe de la devise républicaine : Égalité.
 
En effet, le terme « égalité » qui provient du latin aequalitas, voulant dire « égalité » ou « similitude », lequel dérive d’aequalis qui signifie « égal » sous divers modes, présuppose, si on le lie à la signification originelle du terme « liberté », que les membres du corps social, aussi divers soient-ils, n’en demeurent pas moins semblables. Mais comment les différences entre individus se conjugueraient-elles sans devenir trop équivoques ou univoques ? En somme, comment la société assume-t-elle son unité autant que sa diversité ? Le principe « d’Égalité », seul à même de réaliser cet équilibre et cette synthèse, permet de contenir les aspérités de toutes les différences cohabitantes ensemble. Ainsi, la diversité des individus qui constitue le peuple, s’exprime au cœur d’une unité sans hétérogénéité aucune, dans la mesure où le principe d’Égalité n’uniformise pas les citoyens les uns aux autres, mais les nivelle analogiquement. En d’autres termes, la multiformité du tissu social ne contrevient nullement à l’égalité des singularités le formant.
           
De fait, les principes de Liberté et d’Égalité sont indis-sociables l’un de l’autre, ils se tiennent indéfectiblement la main pour assurer au peuple français, qui repose sous leur ombrage, la possibilité de faire ceci ou cela, d’aller et de venir, et ce, sans que jamais la liberté des uns n’entament ou surpassent celle des autres.

Or, l’inique allocution du Dernier des Français pulvérise, plus littéralement que littérairement, la similarité de traitement qui existe entre les divers citoyens de France ! Quelle égalité restera-t-il au citoyen non-vacciné quand il désirera se rafraîchir en terrasse au mois d’août, alors que son non homologue citoyen vacciné aura l’inégal privilège de pouvoir s’asseoir en sirotant son jus ? Que sera devenue l’égalité quand, inégaux, frères et sœurs se regarderont, quand l’un bénéficiera et l’autre pâtira ? Quelle société le peuple fera-t-il encore si les membres le constituant sont inégaux en droits ? La réponse est : un émiettement radical, rapide et sans précédent des liens qui unissent et maintiennent la société française ! Une implosion programmée de la France ! La France sera noire d’un côté et blanche de l’autre, si, et seulement si, cet état de fait demeure.
 
L’Égalité a été subrogée en Inégalité !
 
Mais que seraient la Liberté et l’Égalité, si elles ne culminaient en la Fraternité ? En effet, le terme « fraternité » du latin fraternitas dérive de frater qui signifie « frère ». Mais qu’est-ce qu’un citoyen français aurait de « fraternel » envers un autre citoyen qui n’est de sa famille nucléaire ? Rien sur le plan génétique, mais tout sur le plan idéologique. Se définir « frères » entre des individus fort divers, présuppose un lien qui les dépasse, les relie et les unit à une appartenance commune, c’est-à-dire une origine semblable qui les identifie à un groupe nominatif, celui des Français. En effet, si je suis Français c’est parce que je parle le français, partage un héritage commun, obéit aux mêmes lois, respecte les mêmes règles et jouis des mêmes droits. La fraternité, en tant que liaison supra-individuelle, s’attache donc à unifier le corps social en le liant, tel un fil de collier de perles, aux idéaux de Liberté et d’Égalité.

De fait, la fraternité rend solidaire les citoyens les uns envers les autres, afin que la Liberté, c’est-à-dire la cohésion non coercitive des citoyens du peuple, soit l’étalon maître des interactions régulées entre citoyens égaux. Tant et si bien que la Liberté et la Fraternité ne sont possibles qu’à la condition que l’Égalité les réunisse. En effet, que supposerait être libre, si nous n’avions entre Français un égal droit à l’éducation, à la santé, aux loisirs ou à la culture ? Cela ne signifierait absolument rien ! Prétendre le contraire serait faire preuve d’une débilité assumée.

Mais notre Fratricide Chef, celui régnant sur de bien médiocres convives formant son gouvernement, « pense », si j’ose dire, du haut de son trône, que la Liberté est synonyme du taux de vaccinés..! La Liberté serait donc proportionnée au taux de vaccinés ?! Alors qu’en vérité, la Liberté se défie du taux de vaccinés et de non-vaccinés, étant entièrement ce qu’elle est dans la mesure où les membres de la société française sont traités comme égaux. Contrevenir à l’Égalité de traitements en quelques endroits de la société, revient donc à engeôler la Liberté des citoyens non-vaccinés, en la repoussant derrière de lourds barreaux de fer ! Et, au passage, à culpabiliser les vaccinés… En cela, les citoyens discriminés, non-vaccinés deviendront des captifs autorisés, toute solidarité, toute fraternité ayant disparu. Que se passera-t-il si un non-vacciné blessé doit se voir refuser des soins en urgence, tandis que son fraternel concitoyen vacciné pourra, quant à lui, en jouir de plein droit ? Les uns auront licence pour souffrir, et les autres pour guérir !
 
La Fraternité a été transmuée en Inimitié !
 
La devise républicaine de « Liberté-Égalité-Fraternité » a donc été remplacée par le triptyque « Captivité-Inégalité-Inimitié » ! Le Contrat Vaccinal, ensemble de restrictions, d’humiliations et de violations, atteinte historique au Contrat Social, aux Lumières, à l’intégrité, à la tradition, à l’espoir et à l’histoire du peuple français, démontre que l’hideuse et l’indigente gouvernementalité, terme cher à Michel Foucauld, entendant régir nos destinés, s’engage sur un chemin périlleux et monstrueux…
           
La devise indivise de la France « Liberté-Égalité-Fraternité », désormais, divise ! N’étant plus que l’ombre d’elle-même, la France en est réduite à être sou-France !


William Néria est docteur en philosophie de Sorbonne Université et Ph.D. de l’Université Laval, conférencier et auteur de nombreux articles ainsi que de trois livres, dont Le mythe de la caverne. Platon face à Heidegger.

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