Liberté d’expression, pluralité de l’information, 11-Septembre, OVNIs... : que signifie le retour fracassant de Tucker Carlson sur Twitter ?

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Jean Neige, France-Soir
Publié le 15 juin 2023 - 11:30
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Photo de Markus Winkler sur unsplash.com
"Liberté d'expression"... Celle de Tucker Carlson sur Twitter sera-t-elle totale ?
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TRIBUNE/ANALYSE - Un peu plus d’un mois après avoir été brutalement débarqué de Fox News, le journaliste-vedette sans langue de bois effectue un retour tonitruant sur Twitter, aussi bien en termes de discours que d’audience. Dans une nouvelle émission sobrement baptisée Tucker on Twitter, après un focus sur l’actualité récente et notamment la guerre en Ukraine, Carlson évoque une série de sujets parmi les plus grands tabous dans les médias depuis des décennies. Il s’impose comme un opposant majeur au système de contrôle de l’information aux États-Unis. Voilà qui promet pour la suite ! 

Ep. 1 pic.twitter.com/O7CdPjF830
— Tucker Carlson (@TuckerCarlson) June 6, 2023

Tucker Carlson avait annoncé son retour le 10 mai dernier, lors d’une intervention très critique envers l’état de la scène médiatique aux États-Unis. Mis en ligne le 7 juin, son premier bulletin d’information personnel dure 10 minutes. Un format un peu plus court que celui auquel il nous avait habitués avec son ancienne émission. 

Retour sur l’Ukraine

Son premier sujet est la destruction du barrage de Nova Kakhovka, dans la région de Kherson, en Ukraine. Cet ouvrage se situait sur le fleuve Dniepr, qui sépare les belligérants depuis le retrait des forces russes de la rive droite, en octobre dernier.

Sans le moindre début de preuve, tout l’Occident s’est précipité pour accuser la Russie de cette destruction, véritable catastrophe pour les populations locales. Un mécanisme accusatoire que l’on a déjà vu à l’œuvre pour le sabotage des gazoducs de Nord Stream, l’attentat contre le pont de Crimée, ou les bombardements récurrents de la centrale nucléaire d’Energodar...  Accusez, accusez, il en restera toujours quelque chose. La russophobie ambiante devenue acte de conformisme et d’allégeance au pouvoir suffit à en convaincre beaucoup.

De son côté, la Russie a nié toute implication avec force et a accusé Kiev d’avoir causé le désastre. Factuellement, à court terme, chaque camp subit des désagréments dus à cette rupture du barrage. Mais à long terme, c’est bien la Russie qui a le plus à perdre. En effet, avec la baisse du niveau du gigantesque réservoir situé en amont, l’alimentation du canal fournissant l’essentiel de l’eau pour la Crimée est compromise. Il en va de même pour le refroidissement de la centrale nucléaire d’Energodar située plus au nord, ce qui provoque l’inquiétude de l’Agence Internationale pour l’Énergie Atomique (AIEA). 

Carlson se veut didactique, comme à son habitude. Il énumère alors avec précision les problèmes que la destruction du barrage va apporter à la Russie. Il rappelle que l’Ukraine avait elle-même bombardé l’ouvrage, selon un article du Washington Post publié en décembre 2022.

Le journaliste français Régis Le Sommier a aussi témoigné d’un bombardement similaire le 9 septembre 2022. La thèse d’une rupture du barrage suite à ces dommages précédents et à la pression de l’eau est aussi évoquée par Jacques Baud, l’analyste militaire suisse. 

Tucker Carlson, qui fait confiance à son bon sens et au travail de Seymour Hersh, n’hésite pas à affirmer aussi que ce sont les États-Unis qui ont détruit Nord Stream. Et il se moque du discours empressé, primaire et si peu crédible, colporté par les médias dominants, relais des leaders atlantistes.  Un discours qui se limite généralement à affirmer que Poutine commet des actes maléfiques contre ses propres intérêts... parce qu’il est maléfique. Une diabolisation qui touche tous les ennemis des États-Unis depuis des décennies, à grand renfort de discours manichéens. Dans cette optique, la CIA a une longue tradition de manipulation des masses par le mensonge. L’ex-agent John Stockwell l’a révélé en détail dans les années 70. Et Michael Pompeo, directeur de l’agence entre 2017 et 2018, a confirmé en riant dans une formule devenue célèbre, que la CIA était une école du mensonge et de la tromperie. Tout un programme !

Du côté des va-t-en guerre 

Carlson épingle au passage Lindsey Graham, ce sénateur républicain qui, depuis des années, pousse à la guerre en Ukraine. En 2022, il s’est félicité du fait que les Ukrainiens, du moins leurs dirigeants, étaient prêts à se battre contre la Russie “jusqu’au dernier homme”.  

Graham s’est plus récemment réjouit, face à Zelensky, que “les Russes meurent”, ajoutant qu’il s’agissait là du “meilleur investissement que nous ayons fait”. La scène de la conversation a été montée par les Ukrainiens. Mais il y a peu de doute que cette séquence ne reflète pas la pensée du faucon américain... 

L’ancien présentateur de la Fox s’attarde ensuite sur le cas de Nikki Haley, ancienne ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU sous la première partie de la présidence Trump. Elle est depuis devenue candidate à la primaire républicaine pour la prochaine élection présidentielle américaine. À l’époque où elle officiait au siège de l’ONU à New York, elle s’était déjà fait remarquer pour sa russophobie profonde et indélébile. En 2018, elle affirmait que les États-Unis ne seraientjamais amisavec la Russie. Comment espérer la paix mondiale avec des “diplomates” de cette nature ? 

Aujourd’hui, sans surprise, elle appelle comme les démocrates à tout faire pour que l’Ukraine gagne la guerre contre cette même Russie, prétendant que cela est dans le meilleur intérêt des États-Unis. Elle n’a pas complètement tort, si l’on considère que c’est le pouvoir et l’influence de Washington qui sont en jeu : montrer sa capacité à soutenir ses alliés (au moins en apparence) et à imposer sa volonté aux pays tentés de ne pas reconnaître la suprématie américaine.  

En fait, c’est le futur de l’Empire américain et de sa capacité à “faire peur” à ses ennemis comme à ses vassaux et protégés, qui est en jeu. Brzezinski voulait mettre fin aux ambitions impériales de la Russie en la séparant de l’Ukraine. Mais ce sont les ambitions impériales américaines qui, in fine, risquent de pâtir de cette manœuvre stratégique. 

Les faucons américains sont conscients de ce risque. Cela explique leur acharnement. Ils ne veulent pas lâcher l’affaire et négocier. Et là est le danger. Jusqu’où seront-ils capables d’aller pour tenter de préserver l’hégémonie américaine déjà chancelante ? 

Autre thématique abordée dans Tucker on Twitter, Carlson énumère ensuite toutes les affirmations de l’époque auxquelles les citoyens sont sommés d’adhérer, s’attaquant notamment au discours pro-transsexuel.  

Avec son sens de la formule provocatrice, il doute qu’un citoyen moyen du Tadjikistan puisse considérer qu’“un type maigrelet (a skinny dude) habillé avec une robe” serait une “fille”. Il précise que seule une propagande assenée durant des années peut convaincre le public que cet homme serait bien une fille, une situation qui est celle des États-Unis selon lui. “Les médias mentent”, conclut-il. 

Les sujets les plus tabous abordés 

Carlson aborde alors les sujets dont la presse évite soigneusement de parler. “Où partent vraiment les centaines de milliards investis en Ukraine ? Qui a financé les émeutes du mouvement Black Lives Matter ?” Mais surtout : “Que s’est-il réellement passé le 11-Septembre 2001 ? C’est toujours classé Secret-Défense”.

Carlson évoque là un tabou absolu dans la sphère médiatique occidentale. Dans les années qui ont suivi ce choc mondial, toute personne médiatique qui osait exprimer des doutes sur le récit officiel était sommée de s’excuser publiquement. Ou pouvait dire adieu à sa carrière... (pour ceux qui souhaiteraient creuser la question, je recommande le documentaire réalisé par Massimo Mazzucco, 11-Septembre, le nouveau Pearl Harbour).

Carlson n’en dit pas plus sur le 11-Septembre. Mais le simple fait qu’il ose poser la question montre qu’il n’est pas dupe. Et cela laisse présager de son intention d’y revenir... Désormais libéré de toute tutelle “institutionnelle” ou de tout système dépendant du “mainstream”, il entend démontrer qu’il ne peut y avoir de questions taboues pour les vrais journalistes.  Cela est prometteur pour la suite.

Mais Carlson précise que les médias ne se contentent pas d’ignorer certains sujets. Ils sont ouvertement hostiles contre toute personne qui ose les aborder. “Dans le journalisme, la curiosité est le crime le plus grave”, assène-t-il avec son ironie coutumière. 

D’autres questions embarrassantes pour l’establishment et ignorées par la presse dominante sont posées. Comment Jeffrey Epstein est-il devenu aussi riche ? Comment est-il mort ? Quid de l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy ? Etc… 

Carlson traite ensuite d’un autre tabou absolu depuis 75 ans, le sujet des OVNIs.  

À la simple évocation de cet acronyme, beaucoup décrochent, conditionnés par des décennies de politique de ridiculisation du thème. Pour les gens qui ne sont à l’aise que dans le conformisme, il n’y a possiblement rien de sérieux à ce sujet. Mais d’autres peuvent être simplement mal à l’aise avec un tel changement de paradigme et préfèrent ignorer le sujet.

Tucker Carlson fait en l’occurrence référence à l’interview d’un ancien militaire américain, spécialiste du renseignement. Son CV est irréprochable et l’homme a eu accès au plus haut niveau de classification de sécurité aux États-Unis. Selon ce témoin, le gouvernement américain possède depuis des décennies des vaisseaux d’origine extraterrestre récupérés suite à des crashs (et même parfois accompagnés des corps des pilotes). Son objectif serait de réaliser de la rétro-ingénierie (soit l’art de décortiquer une technologie avancée afin de la reproduire).

Carlson marque alors une pause: “En d’autres termes, les OVNIS sont en fait réels, de même que, apparemment, la vie extraterrestre. Dans un pays normal, cette nouvelle serait appelée une bombe, le scoop du millénaire. Mais cela n’est pas le cas dans notre pays”.

"Des vaisseaux hypersoniques au-dessus de nos villes..."  

En effet ! Si un fait est apporté, un fait extraordinaire, issu d’une source inattaquable, comment la sphère médiatique aujourd’hui s’en empare-t-elle ? Comment l’information qui en découle est-elle reçue par l’opinion publique ? Un événement aussi potentiellement déstabilisant, si avéré, pourrait-il être seulement entendu ? 

Le présentateur de Tucker on Twitter décrit ensuite les sujets abordés par le New York Times du lendemain de la révélation: l’Ukraine, Donald Trump, les transsexuels et le changement climatique ; en bref, les habituels sujets mis en avant par la machine politico-médiatique. Mais rien sur une “espèce extraterrestre faisant voler des vaisseaux hypersoniques au-dessus de nos villes. Alors, si vous vous demandez pourquoi notre pays paraît dysfonctionner à ce point, cela est une grosse part de l’explication. Personne ne sait ce qui se passe. Un petit groupe de gens contrôle l’accès à toutes les informations importantes.” Détonnant ! 

La nouveauté est que Carlson offre ces éléments à des dizaines de millions d’internautes, qui pour beaucoup étaient encore récemment usagers des mainstream. Car pour les personnes familières avec ce sujet des OVNIs, cette révélation (diffusée par la chaîne YouTube News Nation) va dans le sens d’informations qui circulent déjà depuis des années au sein des spécialistes de l’ufologie.  

En 1989, Bob Lazar, un ingénieur qui a prétendu avoir travaillé sur la base S4 de la zone 51, avait déjà fait des révélations similaires. Mais il fut attaqué de toutes parts (on peut se faire sa propre opinion sur sa crédibilité en regardant l’excellent documentaire réalisé sur lui en 2018).

Pour autant, l’historien Richard Dolan, devenu l’un des ufologues les plus sérieux au monde, a recueilli en 2013 le témoignage d’un soldat américain d’un âge très avancé qui affirmait avoir vu des vaisseaux non terrestres entreposés dans la Zone 51.  

En décembre 2017, le New York Times, qui pour la première fois ne ridiculisait pas le sujet, a aussi évoqué au fin fond d’un article la récupération d’épaves d’origine extraterrestre, en citant même le nom de Robert Bigelow. Ce millionnaire américain, sous contrat avec le Pentagone, aurait été chargé en toute discrétion de l’étude de quelques-uns de ces vestiges. Mais seuls ceux que le sujet intéressait déjà avaient relevé l’énormité de la révélation. Et cet aspect est passé inaperçu du grand public.

Carlson affirme que le gouvernement américain a classifié plus d’un milliard de documents. Il enchaîne en expliquant qu’avec une telle politique, “le peuple américain ne peut pas savoir ce que font vraiment ses dirigeants. Il n’est pas autorisé à le savoir. Par définition, ce n’est pas une démocratie”. “Le secret est un outil de contrôle puissant”, dit-il.   Il ajoute que "le peuple américain est manipulé par des mensonges, et réduit au silence par des tabous”.

Richard Dolan, après ses recherches dans les archives étasuniennes, était arrivé à des conclusions similaires. La réalité du phénomène OVNI, confirmée dans des messages internes de l’administration, et sa négation par la machine politico-médiatique, était la preuve selon lui que les États-Unis étaient une société malade.

Une société qui n’avait que les apparences de la démocratie et qui était en fait dominée par un État dans l’État, qui, depuis 1947, se développait dans le secret, essentiellement autour des agences des renseignements et du Pentagone, bien abrité derrière le concept de “Sécurité Nationale” pour camoufler ses activités développées avec des entreprises privées : c’est essentiellement la définition du concept de “Deep State” (l’État profond).  

Outre des centaines de podcasts, Dolan a publié plusieurs ouvrages dont “UFOs and the National Security State” (malheureusement non traduit en français). Il s’agit d’un travail de recherche particulièrement fouillé sur l’histoire du phénomène OVNI aux États-Unis et sur sa décrédibilisation par la machine étatique et médiatique. 

Le candidat démocrate à l’élection présidentielle américaine de 2024, Robert Kennedy Jr (RKJr), a relayé sur son compte twitter l’entretien de cet ancien officier américain cité par Tucker Carlson. Ce Kennedy, qui prend de plus en plus de poids sur la scène politique US, s’est fait connaître depuis 2020 de par ses prises de position très critiques à l’encontre des politiques de santé américaines.  

Lui aussi dénonce ce secret qui couvre le sujet OVNI depuis trop longtemps :  

Another conspiracy theory that turned out to be true. I guess Men in Black got it right.https://t.co/zdM2o9OhBG
— Robert F. Kennedy Jr (@RobertKennedyJr) June 7, 2023

Le même RKJr a d’ailleurs eu une longue conversation avec Elon Musk, disponible sur Twitter. L’oiseau bleu devient-il la plate-forme des opposants au système ? Musk ne cesse de répéter qu’elle est ouverte à tous. Pour le moment, dans ce monde occidental où l’information est sous contrôle, Carlson compare Twitter à ces stations de radio à courtes fréquences qui permettaient à certaines personnes vivant en Union soviétique d’avoir un autre aperçu de ce qu’il se passait dans le monde. C’est tout l’enjeu que représente cette plateforme aujourd’hui.  

L’Occident, un totalitarisme soft, 2.0 

Pour Carlson, nous sommes donc aujourd’hui en Occident dans une situation comparable aux citoyens qui vivaient sous le joug de l’URSS. Sauf que dans notre cas, la société du divertissement et les mondes virtuels des jeux vidéos remplacent le goulag. Quand les gens s’amusent, pourquoi feraient-ils la révolution ? Globalement, ce système de contrôle a substitué la manipulation et la distraction des masses à la coercition. Et c’est pour cela que beaucoup contestent encore que nous vivions sous une dictature. Dans cette nouvelle forme d’oppression, on peut encore s’exprimer dans quelques niches et voter. Mais cela ne change rien. Les gouvernements se succèdent et les politiques sont les mêmes. 

Nos dirigeants semblent en fait être présélectionnés par le Forum économique mondial, le Club Bilderberg, ou d’autres officines plus ou moins connues. La machine politico-juridico-médiatique se met ensuite en branle dans chaque pays pour assurer l’élection aux plus hautes fonctions des candidats présélectionnés. Les opposants et dissidents politiquement dangereux pour le système sont systématiquement ostracisés avec succès.

Aujourd’hui mieux connu du grand public, mieux renseigné par la presse généraliste, ce qui n’était qu’une théorie "complotiste" est maintenant de plus en plus considéré comme un état de fait. Le WEF s’en vante même. Où est la démocratie ? A minima, on peut dire que nos démocraties sont sous contrôle d’une oligarchie. L’élection de Donald Trump en 2016 apparaît pour beaucoup comme le seul “raté” de ce système de contrôle tentaculaire, comme l’expliqua notamment un ancien cadre du Club de Rome. Mais tout a été fait par le système pour que l’intrus ne puisse pas gouverner à sa guise.

Cette prise de conscience de vivre sous une nouvelle forme de contrôle quasi-totalitaire est apparue aux yeux de tous, du moins aux yeux de ceux qui savent voir, à la faveur de la crise du Covid. Soudainement, dans tous les pays occidentaux, à de rares nuances près, les mêmes mesures, les mêmes messages, les mêmes contre-vérités ont été imposées de manière coordonnée et systématique, comme jamais. La communication officielle était plus proche du domaine de l’ingénierie sociale et de la politique, voire des opérations psychologiques de type militaire, que de la véritable science et de la vraie médecine.

Parallèlement, une censure jamais vue a été mise en œuvre à l’échelle mondiale, une censure dont l’organisation sous toutes ses coutures, a été révélée par le scandale des Twitter Files

Ce même unanimisme hystérique dans la communication gouvernementale et médiatique s’est reproduit lors de l’intervention militaire russe en Ukraine, largement provoquée par l’Occident (cf. Comment l’Ukraine est devenue un pion américain). S’il était légitime d’être sous le choc de l’invasion russe, dont les conséquences sont tragiques, la réflexion a disparu derrière l’émotion, elle-même largement exacerbée par la propagande de guerre et des manipulations grossières.  

La haine des Russes dans les médias et dans la société a alors atteint des sommets d’indignité. Tout le système politico-médiatique a encouragé cette grave dérive, comme si on voulait absolument pousser les peuples vers la guerre mondiale. 

Aujourd’hui, alors que le soutien à la guerre s’atténue, les mêmes acteurs tentent de relancer la peur de la catastrophe climatique imminente, d’inventer celle du manque d’eau, ou de pousser l’agenda LGBT+ à son paroxysme, notamment dans les écoles, recommandant le changement de sexe des enfants, ou leur sexualisation dès le plus jeune âge, des choses inimaginables qui auraient heurté le sens commun il y a seulement encore un an. 

Ce dernier aspect, cette sidérante promotion organisée de la pédophilie, constitue d’ailleurs le point central du deuxième bulletin de Tucker Carlson publié sur Twitter le 8 juin. Une internaute de la plateforme a trouvé cette intervention tellement importante qu’elle l’a traduite intégralement en français.  

🔴 L’EXCEPTIONNEL numero 2. de #TuckerOnTwitter

Tucker #Carlson :

📍Dictature de la pensée - Que faire si le régime veut contrôler votre esprit ?

Le nouveau totalitarisme américain et occidental ne se contente pas de contrôler le comportement de la population. Il aspire à… https://t.co/0CzgNojb5f
— Péonia (@CalliFanciulla) June 9, 2023

Depuis 2020, l’oligarchie occidentale a démontré l’étendue considérable de son pouvoir, y compris de son pouvoir de nuisance. La majorité s’y est pliée, avec résignation ou avec zèle. 

Mais un noyau de résistance s’est maintenu, malgré les pressions. Lentement, la résistance reprend du poil de la bête. En France, face à la gestion du Covid, les professeurs Montagnier, Raoult et Perronne, la généticienne Henrion Caude ont tenu tête face aux attaques ad hominem portées contre eux.  

Au Parlement européen, la commission Covid, malheureusement minoritaire, a eu le grand mérite de faire vivre le débat. Aux États-Unis, outre quelques médecins courageux, la résistance a récemment pris une autre dimension avec ces acteurs majeurs que sont Elon Musk, Tucker Carlson ou Robert Kennedy Jr.

On peut bien entendu ne pas être forcément en accord avec toutes les opinions de Tucker Carlson. Mais force est de reconnaître que ce conservateur a interviewé beaucoup de gens classés à gauche avec lesquels il semblait en phase sur l’essentiel. Une ouverture d’esprit rare dans les médias, comme l’a démontré une nouvelle fois son interview de Robert Kennedy Jr, lors d’une de ses dernières émissions sur Fox News.  

Carlson invitait aussi régulièrement Tulsi Gabbard, ancienne candidate à la primaire Démocrate de 2020, ou Glenn Greenwald, le journaliste qui a révélé l’affaire Snowden. Tous deux sont devenus des voix très critiques de ce qu’est devenu le parti démocrate américain. 

L’Europe institutionnelle ayant fait la démonstration de son inféodation presque complète à l’État profond américain (politique de sanctions suicidaires contre la Russie, fuite en avant dans la guerre en Ukraine, silence et refus d’une véritable enquête sur le sabotage de Nord-Stream qui met pourtant l’économie européenne en grave difficulté, contrats ubuesques avec Pfizer...), notre salut ne pourra sans doute venir que d’un changement de régime outre-Atlantique, là où se situe encore le cœur du pouvoir occidental.  

Des chiffres d’audience phénoménaux ! 

Le compte Twitter de Tucker Carlson comptait 8,3 millions d’abonnés le 10 juin, contre 7,9 millions trois jours plus tôt. Il a récupéré plus de 100 000 abonnés par jour. Son premier bulletin d’informations sur Twitter dépassait 112 millions de vues !  

Le deuxième a dépassé 50 millions de vues le 10 juin. En étant viré de Fox News, Carlson a décuplé son audience. À titre de comparaison, sa dernière émission sur le network conservateur comptabilise 2,5 millions de vues sur YouTube, qui s’ajoutent à ceux qui ont vu l’émission en direct à la télévision. Son audience télévisuelle tournait en 2020 autour de 5 millions de téléspectateurs.

Grâce à Twitter, la force de frappe de Carlson est maintenant clairement évidente aux yeux de tous. Il semble dorénavant avoir à lui seul plus d’audience que tous les networks réunis, ceux qui ont façonné l’opinion publique américaine depuis des décennies. Ce à quoi nous assistons est un mouvement des plaques tectoniques.  

Non seulement les grands médias traditionnels ont perdu le monopole du discours, mais ils sont en train de perdre la bataille contre les indépendants, au moins aux États-Unis. RKJr pense d’ailleurs que ce seront les podcasters indépendants comme Joe Rogan qui détermineront l’élection de 2024 ... à moins que le système ne trouve une nouvelle parade.

Dans un pays où seulement 26% de la population fait confiance aux médias de masse – le plus bas taux des pays occidentaux (suivi par la France avec 29%) - un pays où plus de la moitié de la population en arrive à la conclusion que les médias ont en fait pour objectif de désinformer le public, la soif pour des contenus alternatifs est considérable.  

C’est le contrôle du récit global par l’élite oligarchique, celle qui contrôle gouvernements et médias, qui est clairement en jeu aujourd’hui. Dans ce combat pour la domination ou le réveil des masses, le contrôle de l’information est clef. En Europe, on comprend alors d’autant mieux la détermination de la Commission Européenne à imposer la censure sur tous les médias et réseaux sociaux, y compris Twitter. 

Avec la démonstration de pouvoir de Carlson sur la plateforme rachetée par Elon Musk, la menace pour l’oligarchie n’en est que plus évidente. Il ne faut pas s’y tromper. Leur détermination à censurer les discours gênants n’en sera que renforcée.  

Ils n’hésiteront sans doute pas à interdire Twitter, comme ils ont menacé de le faire, au nom de la lutte contre la “désinformation”. Quand on voit que la réforme des retraites est passée en France contre l’opinion de plus de 90% des actifs et des millions de manifestants, on peut supposer que l’interdiction de Twitter se passerait sans heurts. Les opposants les plus motivés s’abonneront à des VPN, mais la majorité continuera son train-train quotidien comme avant. Il y a peu de chances que les peuples européens entrent en insurrection à cause d’une interdiction de Twitter. 

Aux États-Unis, la réplique ne s’est pas fait attendre face au "danger" Carlson : Fox News menace son ancien employé d’action en justice pour violation des clauses de leur séparation. Carlson aurait négocié le paiement généreux d’un an de salaire, en échange de sa promesse de ne pas travailler pour un autre média, une manière de l’empêcher d’influencer le débat public. Or, en l’occurrence, Carlson ne travaille pas pour un autre média, il s’exprime à titre personnel sur un réseau social. Mais le système tentera tout pour l’abattre et le discréditer. 

On sait par ailleurs que ce serait Rupert Murdoch en personne, le grand patron de Fox, qui aurait demandé l’éviction de Carlson. Or, ce magnat de la presse (de même que son fils) a eu des entretiens téléphoniques avec Zelensky quelques semaines avant l’éviction de Carlson. Il est difficile de ne pas imaginer que le sujet des critiques récurrentes de ce dernier contre le président Ukrainien n’ait pas été abordé lors de ces discussions. Mais Carlson attaquait tellement le système tous azimuts que c’est probablement une accumulation de raisons qui ont amené les Murdoch à se débarrasser de lui.  

Ce serait finalement Dominion, la société controversée responsable de la plupart des machines électorales aux États-Unis, qui aurait exigé l’éviction de Carlson dans le cadre du règlement d’un conflit juridique avec Fox News. 

La lutte est engagée et elle sera rude. Face à un système de contrôle global tentaculaire, c’est notre liberté individuelle de pouvoir choisir librement nos sources d’information qui est en jeu, ce qui implique qu’une grande multiplicité de médias et d’opinions doit rester accessible à tous.

Sans liberté d’expression, et sans liberté d’accès à l’information, il ne saurait y avoir de démocratie digne de ce nom. Car, pour paraphraser le président Eisenhower dans sa célèbre mise en garde contre l’influence du complexe militaro-industriel, seuls des citoyens correctement informés peuvent exprimer un avis éclairé sur les affaires de la Cité.
 

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