1er mai avec Jean-Marie Le Pen : Arnautu et Gollnisch poussés à démissionner des instances du FN

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 02 mai 2016 - 18:16
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Marine et Jean-Marie Le Pen.
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©Robert Pratta/Reuters
Sur les 42 membres du bureau politique du FN, trois se sont opposés à la motion adoptée ce lundi et quatre se sont abstenus.
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Pour avoir osé se montrer au rassemblement du 1er mai organisé par Jean-Marie Le Pen, dimanche à Paris, les eurodéputés et cadres frontistes Marie-Christine Arnautu et Bruno Gollnisch vont être poussés à démissionner des instances du FN.

Fâché de leur présence dimanche 1er à l'hommage à Jeanne d'Arc de Jean-Marie Le Pen, le bureau politique (BP) du Front national a demandé ce lundi 2 à Marie-Christine Arnautu et Bruno Gollnisch, deux hauts cadres historiques du parti, de quitter leurs fonctions dirigeantes. La première est vice-présidente du FN et dernier soutien de M. Le Pen au sein du bureau exécutif. Le second est membre du BP et ancien numéro deux du parti. Aux yeux de la direction, ils ont commis un crime de lèse-majesté: figurer dimanche aux côtés du cofondateur exclu du FN.

Ce lundi, lors d'un BP qui a consacré quatre heures à la question, les deux responsables ont défendu leur geste de "fidélité" à M. Le Pen, qui n'est selon eux pas un acte politique, encore moins un "acte d'hostilité". Mais le BP, qui compte 42 membres, y a vu une démarche "inacceptable" de participation à "une manifestation politique réunissant un grand nombre d’organisations et de personnalités violemment hostiles" au FN. La motion demandant à Mme Arnautu et M. Gollnisch de quitter leurs responsabilités a été largement adoptée ce lundi, même si l'on ne connaît pas le nombre exact de participants à ce BP. Les deux concernés mis à part, seules trois personnes ont voté contre la motion et quatre se sont abstenues.

Mme Arnautu, nommée vice-présidente du parti par Marine Le Pen lors de son accession à la tête du FN en 2011, a immédiatement répliqué qu'elle ne "démissionnerait pas". "Il va falloir qu'ils m'excluent" des instances, a-t-elle prévenu. M. Gollnisch, lui, voit là "une tempête dans un verre d'eau" et s'est dit en "réflexion" pour prendre une décision peut-être "la semaine prochaine". Les deux mis en cause sont des fidèles de M. Le Pen et des membres historiques du parti, sans pour autant être les plus anciens: au sein de l'instance reine, le bureau exécutif, Jean-François Jalkh, premier vice-président du FN, a sa carte depuis 1974 quand Steeve Briois, Louis Aliot ou Wallerand de Saint-Just, ont tous adhéré à la fin des années 1980, comme Mme Arnautu.

Mais les deux rebelles sont relativement populaires parmi les militants: à l'élection au comité central fin 2014, sorte de baromètre interne, M. Gollnisch est arrivé 5e, Mme Arnautu 9e. M. Gollnisch a longtemps incarné un courant soucieux de continuité "lepéno-lepéniste" au FN face à Mme Le Pen, qui faisait vœu de modernisation et d'aggiornamento. C'est en Marion Maréchal-Le Pen, qui a voté la motion de demande de démission ce lundi, que les ex-fidèles de M. Gollnisch placent désormais leurs espoirs d'une autre ligne, plus libérale en économie, plus conservatrice sociétalement, que celle représentée par Mme Le Pen et Florian Philippot.

"J'ai la conviction qu'un certain nombre de gens comme moi incarnent la défense des valeurs traditionnelles, l'accueil de la vie, la famille, la lutte contre le fiscalisme...", a souligné auprès de l'AFP M. Gollnisch. "Il y a ce doute" que le FN n'incarne plus ces valeurs, a-t-il aussi relevé. "Il est évident que le sort accordé à Jean-Marie Le Pen, à Marie-Christine Arnautu et à moi va aggraver ce doute, mais je dis à ceux de mes amis qui partagent mes opinions et qui seraient tentés de quitter le FN de ne rien faire", a assuré l'eurodéputé.

Le FN va donc être suspendu au choix de M. Gollnisch et va devoir prendre une décision concernant Mme Arnautu, les deux ne risquant vraisemblablement pas une exclusion pure et simple du parti. "Ça va être toute une procédure disciplinaire à la Jean-Marie Le Pen", a estimé, comme M. Gollnisch, Mme Arnautu.

Cette nouvelle crise interne a immédiatement été qualifiée par Laurent Ozon, secrétaire général des comités "Jeanne au secours" de M. Le Pen, de "purge" contradictoire avec la "France apaisée" prônée par sa fille. Le "Menhir" a lui répété sur LCI son appel à l'"unité des patriotes" et sa mise en garde: "J'avertis Marine Le Pen (...) Si elle continue l'épuration qu'elle pratique à mon égard et à celui des personnages historiques du Front national, alors elle va dans le mur, c'est certain."

 

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