Affaire Théo : Bruno Le Roux appelle au "calme"

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 13 février 2017 - 15:18
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Bruno Le Roux à l'Assemblée nationale.
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"J'appelle au calme", "à la responsabilité, à la sérénité, à la confiance dans la justice", a déclaré Bruno Le Roux.
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Alors que les incidents et les violences se sont multipliés suite à l'affaire Théo, Bruno Le Roux a lancé un appel au "calme". "Je condamne de la façon la plus forte toutes les violences qui ont eu lieu durant le week-end", a-t-il notamment déclaré.

Les incidents se sont multipliés dans la nuit de dimanche 12 à ce lundi 13 en banlieue parisienne, dans le sillage de l'affaire Théo, jeune homme victime d'un viol présumé lors d'une interpellation, poussant le ministre de l'Intérieur à lancé un appel au "calme". "Je condamne de la façon la plus forte toutes les violences qui ont eu lieu durant le week-end", a dit le ministre Bruno Le Roux, en citant Argenteuil (Val d'Oise) et Bobigny. "J'appelle au calme", "à la responsabilité, à la sérénité, à la confiance dans la justice", a-t-il dit, alors que les violences qui se succède depuis plus d'une semaine ont remis les banlieues dans le débat à quelques semaines de la présidentielle.

Dimanche, pour la première fois depuis la brutale interpellation le 2 février de Théo, un jeune homme noir de 22 ans, des violences urbaines ont eu lieu en dehors de la Seine-Saint-Denis. A Argenteuil dans le Val-d'Oise, onze personnes, dont huit mineurs, ont été interpellées, après des heurts avec les forces de l'ordre, l'incendie d'un véhicule et le caillassage d'un bus. En Seine-Saint-Denis, dix jeunes, tous mineurs, ont été interpellés. Originaires du Blanc-Mesnil, ils ont été arrêtés après des dégradations à Drancy, la commune voisine, a indiqué une source policière.

Dans la cité des 3.000 d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), où a eu lieu l'interpellation de Théo, des projectiles ont été lancés en direction des policiers en faction devant le poste de police. Des violences ont aussi éclaté dans les Yvelines: quatre véhicules ont été incendiés et plusieurs échauffourées ont eu lieu à Dannemarie ou Sartrouville, à la suite de jets de projectiles et d'incendies de poubelles. A Mantes-la-Jolie, un policier a été légèrement blessé à un tibia.

Aux Ulis (Essonne), une patrouille de police a dû se réfugier dans le commissariat après avoir essuyé des jets de pierre et de bouteilles. D'autres heurts ont eu lieu dans les Hauts-de-Seine, à Nanterre, en Seine-et-Marne à Torcy, ainsi qu'en province, à Villeurbanne (Rhône), Chambéry (Savoie) et Rodez (Aveyron).

Dans ce contexte délicat, le Premier ministre Bernard Cazeneuve a reçu lundi matin à Matignon des associations, dont SOS Racisme, la Licra et la Ligue des droits de l'Homme (LDH). La manifestation organisée samedi à Bobigny pour réclamer "justice pour Théo", qui a dégénéré en multiples dégradations, reste au coeur des débats. Trente-sept personnes ont été interpellées dans les heures qui avaient suivi. Une personne doit être jugée en comparution immédiate pour ces faits lundi à Bobigny, et trois autres pour des violences récentes.

S'étonnant du "silence" du ministre de l'Intérieur durant le week-end, le candidat de la droite à la présidentielle François Fillon a mis en cause dimanche "la responsabilité du gouvernement" et estimé que la manifestation de Bobigny n'aurait pas dû être autorisée. "Non, c'était une manifestation dont les organisateurs voulaient qu'elle soit pacifique et qui a été pourrie par des groupes de casseurs", a répliqué lundi Bruno Le Roux.

La candidate du FN Marine Le Pen avait jugé que les incidents étaient "la conséquence du laxisme qui diffuse dans la société française, qui est la responsabilité des politiques qui nous ont gouvernés pendant des années". Une déclaration dénoncée lundi par le candidat PS Benoît Hamon, qui a accusé Mme Le Pen de "jeter de l'huile sur le feu". "Une fois encore elle provoque le désordre, elle encourage les violences par son discours de haine et ses indignations sélectives", a-t-il accusé. Moins de douze ans après les émeutes urbaines de 2005, le candidat EELV Yannick Jadot a averti qu'"il y a un risque d'embrasement parce que ça fait des années et des années qu’on ne traite pas la question des quartiers populaires".

 

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