Alain Juppé présente ses propositions sur la sécurité
Candidat déclaré à la primaire des Républicains pour l'élection présidentielle de 2017, Alain Juppé passe à l'offensive en publiant mercredi prochain son deuxième livre consacré à son programme politique, intitulé Pour un État fort. Le maire de Bordeaux n'hésite pas à chasser sur les terres sarkozystes en insistant sur la politique sécuritaire, marquant ainsi un virage à droite toute.
Dans une interview accordée au JDD, Alain Juppé est revenu sur les principaux points qu'il a abordés dans son livre. Il s'en prend notamment à la déchéance de nationalité pour les auteurs d'actes terroristes défendue par François Hollande et Manuel Valls. "Son efficacité sera faible, voire nulle. Elle ne permettra pas de prévenir de nouveaux actes terroristes, elle ne dissuadera aucun djihadiste de se faire sauter", estime l'ancien Premier ministre.
"Après les attentats, tout le monde s'est précipité en disant +il faut mettre à l'ombre toutes les personnes qui font l'objet d'une fiche S+. C'est une réaction épidermique. Toutes ne concernent pas le terrorisme. Concernant ceux qui suscitent de vraies inquiétudes, il faut agir avec discernement. L'idée de mettre tout le monde dans un grand camp est absurde", dénonce Alain Juppé, étrillant au passage Nicolas Sarkozy qui avait demandé suite aux attentats du 13 janvier que les fichés S soient tous assignés à résidence.
Le maire de Bordeaux souhaite redéfinir la légitime défense des forces de l'ordre pour que les policiers puissent faire usage de la force lorsqu'ils sont directement menacés. Les policiers seraient dégagés de certaines tâches administratives pour les remettre sur le terrain. Juppé est d'ailleurs favorable à la création d'une police pénitentiaire qui, sous l'autorité du ministère de la Justice, sera chargée d'assurer le renseignement dans les prisons pour lutter contre les trafics et la radicalisation des détenus. Il prévoit également la création de 10.000 places supplémentaires dans les centres pénitentiaires.
Pour un Etat fort doit permettre à Alain Juppé de mettre un terme aux procès en laxisme que lui intentent notamment les sarkozystes pour son concept "d’identité heureuse", et ainsi séduire les militants les plus à droite de son parti, encore largement acquis à l’ancien président de la République. "Je crois que nous devons retrouver l'art de vivre ensemble en se respectant les uns les autres. (...) Parce qu'il n'y a pas d'autre solution que le dialogue, autour d'un sentiment national commun. (...) L'identité heureuse, c'est ma définition d'un patriotisme moderne", se défend t-il.
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