Au Liban, Hollande promet une aide militaire et 100 millions d'euros pour les réfugiés syriens
En "visite de travail" de deux jours, M. Hollande a de même appelé à l'élection d'un président libanais, un poste vacant depuis mai 2014 en raison de profondes divisions politiques exacerbées par la guerre en Syrie voisine, dans laquelle le mouvement chiite libanais Hezbollah combat avec le régime de Damas les rebelles.
Le président français, dont c'est la deuxième visite au Liban depuis 2012, a promis le versement de "100 millions d'euros dans les trois prochaines années" pour aider le Liban à faire face à la crise des réfugiés, lors d'une conférence de presse dans la capitale libanaise aux côtés du Premier ministre libanais Tammam Salam. Le président Hollande passe les troupes en revue à son arrivée à Beyrouth le 16 avril 2016 en compagnie de Nabih Berri, président du Parlement libanais
Selon son entourage, il s'agit d'une "accélération" de l'aide au Liban, qui accueille plus de 1,1 million de réfugiés syriens, soit l'équivalent d'un quart de sa population. La guerre en Syrie a fait plus de 270.000 morts depuis 2011 et des millions de déplacés et de réfugiés.
Soulignant auparavant le "contexte particulièrement lourd" au Liban, M. Hollande, a rappelé que le pays méditerranéen, "en plus d'avoir des guerres à ses portes, d'avoir la menace terroriste, a accueilli et accueille encore un très grand nombre de réfugiés". Dimanche, M. Hollande se rendra d'ailleurs dans un camp où il rencontrera des familles syriennes espérant obtenir l'asile en France, qui accueille plus 10.000 réfugiés syriens.
Il a par ailleurs précisé que "la France mobilisera la communauté internationale", le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault préparant notamment une réunion du "groupe international de soutien au Liban pour fédérer tous les dons". L'entourage de M. Hollande précise que le chef de la diplomatie se rendra le 27 mai au Liban à cette fin. Le président français François Hollande (g) et le Premier ministre libanais Tamam Salam (d) à Beyrouth le 16 avril 2016
Par ailleurs, le chef de l'Etat français a promis "une aide immédiate pour renforcer les capacités militaires du Liban" sur lequel planent des menaces jihadistes notamment du groupe ultraradical Etat islamique (EI), qui a déjà revendiqué des attentats sanglants dans le pays.
Dans les prochains jours, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian définira avec son homologue libanais "les moyens matériels pour renforcer la capacité du Liban à assurer sa sécurité", a-t-il ajouté. Un important contrat de 2,2 milliards d'euros (dit "Donas") de fourniture d'armements français au Liban conclu en avril 2015 a été suspendu par l'Arabie saoudite qui devait le financer par un don.
A son arrivée en fin d'après-midi à Beyrouth, le président français a appelé en outre à mettre fin au vide politique au Liban. "C'est un moment crucial car vous devez régler cette crise et donner au Liban un président de la République", a-t-il dit lors d'une conférence de presse conjointe avec le président du Parlement Nabih Berri dans le centre-ville de Beyrouth. "Je vous fais confiance et je sais que vous y parviendrez", a indiqué M. Hollande.
Le président français François Hollande avec le président du Parlement libanais Nabih Berri à la mosquée al-Omari sur une photo fournie par le service de presse du Parlement libanais à Beyrouth le 16 avril 2016
"Je voudrais revenir au Liban le plus rapidement possible pour rencontrer le président de la République libanaise. Mais je n'ai pas la réponse, c'est vous qui l'avez, c’est vous les parlementaires qui l’avez", a-t-il encore lancé.
Le Liban est non seulement sans président depuis près de deux ans mais n'a pas non plus tenu de législatives depuis 2009, le Parlement ayant prorogé son propre mandat à deux reprises, une paralysie sans précédent dans le pays qui a connu une guerre civile entre 1975 et 1990.
"Nous sommes avec vous, à vos côtés parce que le Liban vit avec autour de lui des crises, des guerres et le Liban veut vivre dans l'unité, la sécurité", a affirmé le chef de l'Etat français.
Après le Liban, M. Hollande se rendra en Egypte (les 17 et 18 avril) et Jordanie (le 19), où la tournée présidentielle prendra une forte connotation économique. Côté diplomatique, au Caire, la crise libyenne et le conflit israélo-palestinien seront au coeur des entretiens avec le président Abdel Fatah al-Sissi.
En Jordanie, le président se rendra notamment sur la base aérienne Prince-Hassan, à une centaine de km au nord-est d'Amman, d'où décollent les avions français dans le cadre des opérations de la coalition internationale contre le groupe EI en Syrie et Irak.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.