Brigitte Barèges, la maire de Montauban, mise en examen pour "détournement de fonds publics"


Brigitte Barèges, maire "Les Républicains" de Montauban (Haute-Garonne) a été mise en examen pour "détournement de fonds publics" et placée sous contrôle judiciaire "avec une caution de 100.000 euros" selon les déclarations du procureur de la République de Toulouse. L’élue avait été placée en garde à vue mardi en compagnie de son directeur de cabinet Stéphane Bensmaine, son ancien chargé de communication et directeur de campagne Jean-Paul Fourment et Alain Paga, le directeur du "Petit Journal", un groupe de presse proche de la mairie.
La justice enquête sur un emploi fictif qui aurait été confié à Jean-Paul Fourment par la maire confortablement réélue en 2014 dans une triangulaire, alors que ce dernier était donc en charge de sa communication. Suite à l’élection, il aurait en effet rejoint le personnel de la mairie qui l’aurait payé pour écrire des articles élogieux en faveur de Mme Barèges, articles qui ont été publiées dans l’édition locale du Petit Journal. C’est Jean-Paul Fourment lui-même qui a révélé l’affaire selon une enquête du site d’informations Mediapart: après avoir été contraint à la démission pour divergence politique, il a transmis des documents à la députée PS du Tarn-et-Garonne Valérie Rabault et à la tête de liste socialiste aux municipales Roland Garrigues, qui les avaient remis à la justice. Une fraude largement niée par Brigitte Barèges.
Ce n'est pas la première fois que la maire de Montauban se retrouve au cœur d'un scandale. En octobre 2014, l'édile avait déjà été condamnée à un an d'inéligibilité par le tribunal administratif de Toulouse pour "violation substantielle des règles de financement des campagnes électorales" constituant un "manquement d'une particulière gravité présentant un caractère délibéré". En cause: l'achat par la ville des exemplaires du Petit Journal qui étaient ensuite distribués gratuitement dans la ville.
L’instance avait reconnu que des fonds de la mairie avaient été utilisés pour assurer une promotion électorale déguisée de Brigitte Barèges lors du scrutin de 2014. Si le Conseil d'Etat avait confirmé le financement illégal de sa campagne électorale, sa peine d'inéligibilité avait toutefois été levée. Elle était ainsi restée maire de Montauban.
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