Chalon-sur-Saône : le maire supprime les menus sans porc à la cantine

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VL
Publié le 17 mars 2015 - 10:39
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Des enfants à la cantine.
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©Durant Florence/Sipa
Les menus sans porc ne seront plus proposés dans les cantines de Chalon-sur-Saône à partir de septembre.
©Durant Florence/Sipa
Gilles Platret, maire UMP de Chalon-sur-Saône, a déclenché une polémique en supprimant les menus alternatifs au porc dans les cantines de la ville. Une décision qu'il justifie par le principe de laïcité et pour éviter toute forme de discrimination.

Au risque de déclencher une tempête dans un verre d'eau, le maire UMP de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), Gilles Platret, a lancé une polémique dans les assiettes. Celles des cantines de sa ville.

L'édile a en effet décidé de supprimer dans la restauration scolaire publique les menus de substitution dès la rentrée prochaine. En clair, les menus sans porc, systématiquement proposés depuis 31 ans aux petits Chalonnais lorsque cette viande est inscrite au menu. Une adaptation aux pratiques religieuses de certains que le maire a décidé de supprimer, au nom du principe de laïcité.

Dans une lettre adressée aux 3.800 familles d'élèves de la ville, il explique ses motivations. Pour Gilles Platret, proposer un menu de substitution revient à fournir au nom de la religion un service public particulier, ce qui serait alors incompatible avec le principe de laïcité:

"Vos enfants sont tous considérés par la ville de Chalon-sur-Saône comme des enfants de la République bénéficiant des mêmes droits et mêmes devoirs quelles que soit leur origine, leur nationalité, leur appartenance religieuse ou philosophique. (…) La ville n'a pas à différencier son offre de service (…) en fonction de considérations qui relèveraient de la sphère privée".

Proposer des menus alternatifs relèverait même pour le maire de la "discrimination selon l'appartenance religieuse des enfants, ce qui n'est pas acceptable dans une République laïque".

La lettre de Gilles Platret précise tout de même que les parents seront informés des menus afin de pouvoir s'organiser en fonction de leurs pratiques.

La loi n'oblige pas les communes à proposer des menus de substitution. Selon un rapport du Défenseur des droits de juillet 2013, "le refus d’une collectivité d’adapter un repas en fonction des convictions religieuses des familles ne saurait être assimilé à une pratique discriminatoire". Les maires sont simplement tenus d'informer les parents de l'absence de ces menus lors de l'inscription des enfants à la cantine.

Gilles Platret est donc tout à fait libre de mettre fin à cette pratique dans sa ville. En revanche, l'invocation du principe de laïcité est discutable selon l'Observatoire de la laïcité. Face à une décision similaire du maire de Sargé-lès-Mans (Sarthe) en décembre 2014, l'organisme avait fait savoir que "la laïcité ne saurait être invoquée pour refuser la diversité de menus. (…) Cette offre de choix ne répond pas à des prescriptions religieuses mais à la possibilité pour chacun de manger ou non de la viande tout en empêchant la stigmatisation d’élèves selon leurs convictions personnelles".

 

 

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